Pour en finir avec le caractère facultatif de l'enseignement de tamazight et permettre sa généralisation à tout le territoire national, le Haut-Commissariat à l'amazighité, (HCA), a élaboré, durant cette année écoulée (2021), un mémorandum portant planification de la généralisation de cette langue sur la période 2022 à 2038. C'est ce qu'a annoncé Hachemi Assad, le secrétaire général de cette structure, qui était l'invité du forum de la radio locale à Tizi Ouzou. Dans ce document sont consignés les constats faits sur le terrain par le HCA, ses interprétations des données statistiques collectées ainsi que sa vision quant à la planification de la généralisation de l'enseignement de tamazight sur cette période 2002-2038. "Nous avons élaboré une stratégie concernant, entre autres, sa consolidation dans les trois paliers, les programmes, la révision des contenus des programmes et la commission des programmes", a-t-il développé soulignant, toutefois, que pour permettre la généralisation de l'enseignement de tamazight aux 27 000 établissements scolaires du pays, il y a, au préalable, certains verrous qui doivent sauter. Il s'agit en premier lieu, dit-il, de la loi du 23 janvier 2008, portant orientation de l'éducation, notamment dans son article 34 qui stipule qu'on ouvre une classe pour l'enseignement de tamazight lorsqu'il y a demande. "C'est une aberration ! Et le ministère de l'Education doit revoir certaines circulaires afin d'apporter les précisions et les clarifications nécessaires", a considéré Hachemi Assad qui estime que cette loi n'est plus en adéquation, a-t-il estimé, avec la nouvelle Constitution qui, elle, accorde une place importante à tamazight. Tout en réaffirmant son attachement à la création d'une commission mixte entre le ministère de l'Education et le HCA pour œuvrer à la généralisation de l'enseignement de tamazight, Hachemi Assad a également plaidé pour la révision de la loi sur le cinéma pour ne pas se limiter au doublage de films mais à tourner en langue amazighe chaque scène de film tournée en langue arabe. Interrogé sur le sens à donner à la multiplication des attaques contre tout ce qui est amazigh depuis 2019, Hachemi Assad s'est voulu tranchant. "Il ne peut y avoir de recul possible en ce qui concerne la place de tamazight. La nouvelle Constitution a tranché et elle fait partie des trois socles identitaires qui sont scellés. Il est question à présent de consolider ces acquis", a clarifié Assad qui a annoncé la participation même de la Garde républicaine à la grande parade de célébration de Yennayer du 9 au 12 janvier à Tamanrasset.