Les consommateurs ne savent plus comment parer à ces hausses inattendues de plusieurs produits, même ceux encore subventionnés par l'Etat, comme le lait, en premier lieu. La localité de Draâ El-Mizan, au sud-ouest de Tizi Ouzou, vit au rythme d'une pénurie de lait sans précédent. Déjà distribué de manière aléatoire durant ces deux dernières années, ce produit de large consommation est tout simplement introuvable depuis le début de cette année 2022. Même les autres variétés de lait, dont celui pasteurisé partiellement écrémé, ont vite disparu des étals. Lors d'une virée dans de nombreuses supérettes et magasins d'alimentation générale, il nous a été donné de constater que ce produit de première nécessité a disparu des étals. "On n'a rien compris. Depuis le 1er janvier, le lait en boîte nous est servi au compte-goutte. Hier, nous avons payé un pack de six boîtes à 720 DA au lieu de 570 DA. C'est une augmentation effrayante", confie une vendeuse dans une supérette à Aïn Zaouïa. Notre interlocutrice ne sert que deux boîtes par client pour satisfaire le maximum de personnes. La boîte est passée de 90 DA à 130 DA. Alors que les consommateurs n'ont rien compris. "Où va-t-on ? Une boîte de lait à 130 DA ! Le sachet de lait à 25 DA est introuvable, alors que celui en poudre est inabordable pour les ménages à faible revenu. C'est incroyable ! On vit au rythme d'augmentations en cascade. Pourtant, les salaires n'ont pas évolué d'un sou", s'insurge Farid, un père de famille croisé dans une supérette à Draâ El-Mizan. Même les propriétaires de ces espaces commerciaux ne savent plus quoi répondre à leurs clients. "Hier matin, on ne m'a servi que quelques cartons. Et j'étais vraiment incapable de répondre à la demande de ma clientèle. Les prix de tous les produits laitiers ont augmenté. Par exemple, un litre de l'ben est passé de 110 DA à 140 DA. Le yaourt en bouteille n'a pas été épargné", explique, de son côté, un gérant d'un grand espace commercial au centre-ville de Tizi Gheniff. Certains disent que la flambée de ce produit est la conséquence de la hausse du prix de la tonne de poudre de lait sur le marché international. Pendant que d'autres estiment que ce sont les spéculateurs qui exercent leur loi dès qu'un produit est en rupture de stock. Les consommateurs ne savent plus comment parer à ces hausses inattendues de plusieurs produits, même ceux encore subventionnés par l'Etat. "Personne ne peut répondre à la question de la rareté de cet élément vital. Comment se fait-il qu'il a disparu d'un seul coup ? Et comment expliquer de telles augmentations en l'espace de quelques jours sans aucun avis ?" s'interroge Farid, un cadre dans une entreprise économique. Cela écrit, les citoyens sont impuissants devant ces augmentations presque quotidiennes, d'une part, et, d'autre part, ils ne savent plus comment faire face aux pénuries de nombreux produits de large consommation tels que l'huile de table.