Les informations parvenant de la maison d'arrêt de Béjaïa font craindre le pire et inquiètent de plus en plus la population. Au 5e jour de la grève de la faim entamée depuis jeudi par les délégués de la CICB, détenus depuis le 25 mars dernier, rien n'est venu rendre espoir à leurs parents et à la population. Les informations qui nous parviennent de la maison d'arrêt de Béjaïa font craindre le pire et inquiètent de plus en plus la population. En effet, le refus des grévistes de toute assistance médicale n'est pas sans susciter des craintes. Les conséquences de cet ultime recours sur la santé des grévistes ne peuvent être qu'aggravées sans assistance médicale. Même le collectif des avocats de la défense n'a pas échappé à ce rejet. Les trois grévistes de la faim, en l'occurrence Farès Oudjedi, Khoudir Benouaret et Azzedine Djamaï refusaient, jusqu'à hier, tout entretien avec les avocats qui seraient, à leurs yeux, responsables en partie de leur situation. On leur reproche, selon un membre des familles des détenus, «un manque de persévérance dans le suivi des dossiers». Toujours est-il qu'à l'heure où nous mettons sous presse, aucun contact n'a eu lieu avec le service médical ni avec le collectif, ce qu'un membre du collectif a tenu, hier, à démentir formellement en faisant état «d'au moins trois visites depuis le début de cette grève» et que «des entretiens ont eu lieu avec les grévistes qui justifient leur action par la protestation contre la détention arbitraire et le refus de répondre favorablement aux demandes de liberté provisoire formulées à deux reprises». Notons aussi que pour des raisons de santé, les détenus Ali Gherbi et Mouloud Bedjou n'ont pas observé de grève. Si pour le premier, ce sont des problèmes gastriques qui l'empêchent de se joindre à ses camarades, pour le second ce sont son hospitalisation à Béjaïa et son refus d'être transféré à Alger. Nous avons également appris qu'un autre détenu de la maison d'arrêt de Kherrata a rejoint le mot d'ordre de grève de la faim. Mohamed Ikhlef, membre fondateur de la CICB et animateur attitré, est aussi déterminé à faire aboutir les revendications de la tenue d'un procès ou d'une libération. Ils sont donc, quatre délégués à poursuivre cette ultime action. «Leur détermination est plus que jamais réelle», nous disait hier un parent qui explique le désarroi dans lequel est plongé l'ensemble des détenus.