Dans une note adressée aux chefs des établissements universitaires, le ministère de tutelle a laissé la liberté à chaque université de réagir à la situation, selon l'évaluation faite sur le terrain. Des universités ont décidé de l'arrêt de l'enseignement en présentiel et de réaménager le programme des examens semestriels, pour une période de dix jours, dans ce contexte de reprise inquiétante des cas de contamination à la Covid-19 et la forte progression du variant Omicron à travers le territoire national. C'est le cas de l'Université d'Oran, qui a décidé de l'arrêt des activités pédagogiques et des examens en présentiel jusqu'au 29 du mois en cours, a-t-on appris du rectorat. Cette décision a été prise, par la Coordination des établissements universitaires d'Oran, au terme d'une réunion qui s'est tenue jeudi. Dans un communiqué rendu public jeudi, la coordination détaille les conditions de fermeture et mesures liées à la pandémie, avec quelques aménagements comme l'on peut le découvrir. Ainsi il n'y aura aucune activité pédagogique et examens en présentiel dans l'ensemble des établissements universitaires, à l'exception "des examens DEMS de la faculté de médecine". De même il a été décidé du report de l'ensemble des activités scientifiques, culturelles et sportives jusqu'à nouvel ordre précise le communiqué, ajoutant que pour ce qui est des instances pédagogiques, des réunions seront autorisées dans le strict respect des mesures sanitaires. Pour ce qui est des cités universitaires là aussi, la décision a été prise de les évacuer à compter d'aujourd'hui, mais en permettant aux "étudiants du Grand Sud, les étudiants étrangers et ceux de dernières années de médecine" de continuer à y séjourner. À titre indicatif de la situation épidémiologique, le département d'architecture de l'USTO, avait été contraint de fermer, il y a de cela quelques jours, suite à la multiplication des cas positifs à la Covid chez les étudiants. Le centre universitaire Salhi-Ahmed de Naâma a décidé, lui aussi, de reporter les examens en cours d'une semaine, avec la fermeture des résidences d'étudiants et la suspension du transport universitaire, alors que l'université Saâd-Dahleb de Blida a fait le choix de poursuivre l'organisation des examens du premier semestre, mais pour les matières essentielles pour chaque filière d'enseignement. La direction de l'université, réunie avec les responsables des facultés et des représentants des étudiants, a suggéré de prendre en compte les projets et les travaux effectués par les étudiants, dans le travail d'évaluation. Réuni jeudi avec les membres de la cellule chargée du suivi du déroulement de l'année universitaire, le directeur de l'université Mohamed Lamine-Debaghine (Sétif 1) et coordinateur des trois universités de la wilaya de Sétif, le Pr Khier Guechi, a validé la suspension des cours en présentiel pour dix jours, a-t-il affirmé à Liberté. En concertation avec les responsables des trois campus, à savoir l'université Ferhat-Abbas (Sétif 1), Mohamed Lamine-Debaghine (Sétif 2) et l'Ecole normale supérieure Messaoud-Zeghar d'El-Eulma, M. Guechi a donné son accord pour l'enseignement à distance entre les 20 et 30 janvier. Outre le report de toutes les activités scientifiques et regroupements pédagogiques, il a aussi été décidé de reporter tous les contrôles programmés à partir du 22 janvier à une date ultérieure. Le responsable qui a indiqué que la décision de suspension des cours a été motivée par la hausse, à la fin de la semaine dernière (mercredi et jeudi), des contaminations parmi les étudiants, les professeurs et les personnels administratifs et même au sein des staffs médicaux et dans un but de préserver la santé des étudiants et de tous les travailleurs des trois campus. À titre d'exemple, il évoque que sur les sept médecins de l'université Mohamed Lamine-Debaghine, cinq ont été contaminés dernièrement. Pour rappel, l'ensemble de ces décisions intervient dans le sillage du communiqué rendu public jeudi par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, appelant les chefs des établissements relevant du secteur à agir selon l'évaluation que chacun fera de la situation épidémiologique dans chaque université. Dans une note adressée aux chefs des établissements d'enseignement supérieur et au directeur général de l'Office national des œuvres universitaires (Onou), le ministère a invité la "cellule locale chargée du suivi de l'année universitaire 2021-2022 à tenir une réunion sous la présidence du recteur de l'établissement universitaire, des directeurs des œuvres universitaires, et des représentants des partenaires sociaux en vue de procéder à une évaluation précise et exhaustive de la situation sanitaire dans l'établissement universitaire, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre des décisions annoncées lors de la réunion extraordinaire tenue mercredi sous la présidence du président de la République et consacrée à l'évaluation de la situation épidémiologique dans le pays", a indiqué le communiqué. "Le report d'organisation de tous les rassemblements, tels les réunions, les séminaires et les rencontres au sein des établissements universitaires et de recherche et des établissements d'œuvres universitaires," fait partie des mesures à prendre pour stopper la progression du virus dans le milieu universitaire, où le taux de vaccination n'arrive pas également à décoller, comme partout ailleurs dans les autres secteurs d'activité.