C'est en l'absence d'El-Hachemi Cherif retenu à Alger par les concertations politiques autour du pôle démocratique qu'a eu lieu, jeudi dernier, à Saïda, une rencontre-débat organisée par le MDS. Animée par Kateb Saïd et Moulay Chentouf à la Maison de la culture, cette conférence a permis aux orateurs de revenir sur la situation actuelle du pays : “Les signes de dégradation profonde de la situation se multiplient et les tensions s'aggravent…”, dira M. Kateb, avant de poursuivre par un constat accablant : augmentation du chômage, vide culturel, réapparition des maladies de la pauvreté comme la tuberculose, la leishmaniose, la typhoïde… “La situation sociopolitique ne cesse de se dégrader en l'absence d'un projet de société, et par la faute d'une école qui a formé des terroristes…”, ajoute l'intervenant. Pour le représentant du MDS, le responsable est le pouvoir qui s'est appuyé sur un système rentier, bureaucratique, corrompu et mafieux. Les Algériens sont devenus des “hittistes” et les “terroristes, des privilégiés”. La situation apparente de blocage dans le pays est expliquée par l'intervenant comme étant la conséquence de l'anarchie qui règne au niveau du pouvoir qui ne cherche qu'à se maintenir et ce, en dépit de la révolte des citoyens et de l'opposition des démocrates. Abordant la situation qui prévaut à l'heure actuelle dans les cités universitaires, le représentant du MDS juge que c'est l'intolérance de l'islamisme qui a fait de l'Université une arène de violence en “perdant sa nature et sa vocation d'espace de concertation, de dialogue et de lieu de savoir…”. Pour ce qui est de la situation en Kabylie, l'orateur se dit très inquiet. “Il s'agit là d'un mouvement citoyen qui concerne l'ensemble de la société et les émeutes qui se sont déroulées dans le plus inconnu des villages d'Algérie le prouvent…”, dira encore Kateb Saïd. Au cours des débats, l'intervenant ne manquera pas de réagir aux dernières déclarations du général Lamari s'inquiétant même de ce qu'une telle sortie “réconforte en fait les islamistes, d'autant qu'elle intervenait quelques jours à peine après l'assassinat de 43 militaires…” Pour lui, ces propos sont en totale contradiction avec la déclaration de juillet et le “sauvetage de la République en 1992”. Après une telle analyse de la situation, le MDS en arrive à proposer une refondation de la classe politique et la dissolution de tous les partis politiques, y compris le MDS. Après une période transitoire, “les démocrates devront édifier un Etat démocratique moderne”. H. B. D. E.