camp se retrouve plus que jamais dans l'impasse. Les sorties politiques et médiatiques du RCD et de l'ANR sont les dernières cartouches d'un pôle politique qui a perdu ses soutiens internationaux, qui a fait voler en éclats sa base électorale et qui a épuisé toutes ses cartes politiques. Dans sa tentative de coller aux mouvements des ârchs pour survivre politiquement en Kabylie, le RCD de Saïd Sadi a fini par déchirer l'acte de naissance du pôle démocrate et réduire son poids politique à une simple et minoritaire opposition. Alors que le Parti des travailleurs et surtout le FFS ont compris le besoin de participer à la reconstruction du pays, le RCD a poursuivi sa logique de suicide politique en fustigeant le pouvoir. Pour l'ANR, qui a fait partie de la coalition gouvernementale sous plusieurs gouvernements, c'est l'heure de vérité: exister ou mourir. Dans sa vaine tentative de justifier sa position politique par rapport aux législatives et aux locales, le président de l'ANR, Rédha Malek, a déclaré, dans une conférence-débat à Oran, que le taux de participation aux échéances électorales était catastrophique. Combien aurait pesé l'ANR s'il avait participé? Une réponse à laquelle l'ancien Chef du gouvernement et adversaire affirmé de la concorde civile n'aura sûrement pas de réponse. Car l'ANR, au-delà de son bureau politique composé essentiellement d'anciens du sérail, ne possède aucune base électorale ou populaire, c'est aussi l'absence d'une base populaire solide qui fera perdre aux démocrates leur présence sur la scène politique. Même constat au MDS où Hachemi Cherif a toujours du mal à remplir les salles des meetings. Même quand les démocrates se réunissent comme ce fut le cas, il y a quelque temps, à la salle Artlas, quand Saïd Sadi, Sid-Ahmed Ghozali, Bererhi et Hachemi Cherif ont organisé le rassemblement des démocrates, ils n'ont pas réussi à faire le plein. Le manque d'initiative politique cohérente, le problème de leadership et surtout la division de la base ont sensiblement conduit le pôle des démocrates à sa dernière demeure. Le seul espoir pour ces grands partis devenus petits sur la scène politique, c'est la présidentielle anticipée, mais encore une fois l'absence de candidats potentiels les conduirait irrémédiablement à un échec cuisant. Si Saïd Sadi avait réussi à faire partie du carré des candidats à la magistrature suprême, en 1995, les conditions politiques stratégiques et surtout organiques ne sont pas favorables pour lui permettre de postuler à une nouvelle candidature. S'agissant de Hachemi Cherif, de Rédha Malek ou de Sid Ahmed Ghozali, il faudrait qu'ils soient encore aptes à rassembler les 75.000 signatures nécessaires. Les démocrates sans candidat potentiel pourraient éventuellement opter pour le candidat Benbitour qui, en prenant ses distances avec le pouvoir, se présente comme le meilleur espoir des démocrates. Cherif Belkacem, qui avait demandé l'intervention de l'armée, pourrait, lui aussi, être sollicité par les démocrates en perdition. Il est presque certain que si le RCD, l'ANR et ce qui reste du MDS optent pour un boycott permanent des actions du pouvoir et notamment l'organisation de la présidentielle en 2004, ils se retrouveront en fin de parcours des partis voués à la disparition, comme l'a été le MDA de Ben Bella dans le passé.