Le retour au bercail de Hachemi Cherif sera marqué, demain, par une cérémonie conviviale au siège du parti suivie, jeudi, par la tenu du conseil national du MDS. « C'est une rencontre amicale et de sympathie avec les gens qui ont exprimé leur solidarité avec Hachemi Cherif quand il était hospitalisé en France », dira un responsable du MDS, joint hier par téléphone. Notre interlocuteur ajoute que plusieurs personnes souhaitent rencontrer Hachemi Cherif durant son bref séjour en Algérie. Toutefois, le débat politique sera également au rendez-vous avec un Hachemi Cherif qui a beaucoup de choses à dire en dépit de son état de santé fragile. Il faut souligner que durant l'hospitalisation du chef du MDS dans l'Hexagone, le débat politique a pris une vive allure, notamment sur l'organisation des élections partielles en Kabylie annoncée par le chef du gouvernement et confirmée par le ministre de l'Intérieur, mais aussi sur le projet de l'amnistie générale que prévoit le président de la République. S'agissant du premier point, le parti de Hachemi Cherif semble vouloir s'impliquer dans le terrain des élections « comme une forme de lutte démocratique » après avoir boudé les urnes depuis les législatives de 1991. Le secrétaire général par intérim du MDS, Hocine Ali, a argumenté, lors de la dernière session ordinaire du conseil national, que « l'évolution de la situation et l'aspiration du parti à l'édification d'un Etat moderne nous dictent de revoir nos positions et de nous préparer » aux prochaines échéances électorales. Le MDS estime également qu'« il y a une évolution dans le discours politique » sur un nombre de sujets dont, notamment, le statut de la femme et la problématique de la légitimité historique. Mais, pour le moment, la participation ou non du MDS aux élections reste suspendue au conseil national de ce jeudi. « Les discussions sont en cours avec les militants du parti. Nous avons débouché sur plusieurs conclusions. On décidera peut-être ce jeudi », avoue un responsable du parti en conditionnant la position du MDS à la portée de ces élections, à la démocratie et au pays. Concernant le second point, le MDS plaide d'emblée pour lever la confusion autour de l'amnistie comme de la réconciliation nationale. Selon l'ex-Ettahadi, l'amnistie devrait « consacrer la défaite de l'islamisme, être contre l'oubli et pour une réparation des victimes qui ne peut se faire que s'il y a un sentiment de justice et que les sacrifices n'ont pas été vains ». En tout cas, le MDS devrait saisir la présence de Hachemi Cherif pour étoffer ses arguments et trancher ces questions lancinantes.