Le dossier de l'importation des véhicules neufs risque de s'éterniser au vu des échéances que le gouvernement repousse malgré les annonces faites par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en Conseil des ministres pour rassurer les opérateurs, mais surtout les citoyens qui peinent à acquérir un véhicule à un prix raisonnable. Pourtant, prenant acte des directives du chef de l'Etat, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, avait annoncé le 8 décembre 2021, "la création d'une commission chargée de l'élaboration d'un nouveau cahier des charges relatif à l'importation de véhicules avant fin janvier prochain (2022-ndlr)", comme il avait rassuré les opérateurs que "les agréments seront remis rapidement aux concessionnaires concernés". Le ministre avait également annoncé que son département a installé une commission pour apporter des amendements au précédent cahier des charges, d'une part, et que "la procédure sera simplifiée et les obstacles seront levés", d'autre part, pour débloquer ce dossier qui souffre depuis près de trois ans. Mais près de deux mois après cette annonce, la décision semble être renvoyée aux calendes grecques, et ce, malgré les multiples démarches et correspondances adressées par les opérateurs au ministère de l'Industrie et au président Tebboune. Durant cet intervalle, M. Zeghdar a reçu les opérateurs activant dans le secteur du cycle et du motocycle pour évoquer les problèmes que connaît cette filière, mais pas les concessionnaires automobiles. Du coup, avec deux cahiers des charges consommés en mois d'une année, dont le décret 20-227 du 19 août 2020 et le décret 21-175 du 3 mai 2021, les opérateurs naviguent à vue et ne savent plus à quelle loi s'astreindre pour relancer leurs activités réduites comme une peau de chagrin. Pourtant, les directives du président Tebboune ne souffrent d'aucune confusion et le ministre de l'Industrie les a relayées au lendemain du Conseil des ministres qui s'était tenu au début du mois de décembre dernier. En ce sens, le chef de l'Etat avait insisté sur l'impératif "de fournir un réseau de services après-vente, au niveau régional et dans les grandes villes, en tant que condition pour accepter les dossiers des concessionnaires", soulignant que "la loi n'interdisait pas l'importation individuelle des voitures". Emboîtant le pas au Président, M. Zeghdar avait mis l'accent sur le développement d'un réseau national pour chaque concessionnaire, arguant qu'il était inconcevable que le citoyen achète un véhicule à Ouargla et vienne ensuite à Alger pour acquérir les pièces détachées. Mieux, le ministre ira jusqu'à évoquer les prix des nouveaux véhicules, affirmant qu'"ils seront déterminés en coordination avec les services des ministères du Commerce, de l'Energie et des Mines, et celui des Finances et des Douanes, en tenant compte de la marge bénéficiaire". Les déclarations du chef de l'Etat et du ministre de l'Industrie avaient suscité un espoir au sein des concessionnaires automobiles et des consommateurs pris en otage par des spéculateurs sur le marché de l'occasion où le commun des mortels devra casser sa tirelire pour acquérir une vieille caisse au prix du neuf. Du reste, il faudra s'attendre non pas à un nouveau cahier des charges, mais à quelques modifications des décrets 20-227 et 21-175, notamment les articles 3 et 4. Du coup, il est fort probable que les entreprises étrangères reviennent en Algérie au mois de mars prochain, et ce, conformément aux engagements internationaux conclus dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne. Aussi, il faudra s'attendre à ce que ce même décret supprime le régime des quotas à l'importation des véhicules et abroge l'interdiction d'importation de véhicules d ont la puissance des moteurs est supérieure à 1.6 litre.