Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s'est rendu hier à Alger. Au menu de cette visite éclair figurent trois sujets d'importance : l'examen des relations bilatérales, le dialogue euroméditerranéen et la question de l'immigration. C'est le ministre des Affaires étrangères espagnol lui-même qui l'a déclaré dans une déclaration à son arrivée à l'aéroport d'Alger Houari-Boumediene. “L'Espagne et l'Algérie ont des relations stratégiques et des consultations politiques qu'il est normal de maintenir”, a-t-il indiqué, tout en expliquant qu'il s'agira, lors de ses entretiens avec le président de la République et le ministre des Affaires étrangères, de faire “le bilan des relations bilatérales et nous examinerons les moyens de les mobiliser davantage”. Le déplacement du ministre des Affaires étrangères espagnol intervient à la veille du sommet euroméditerranéen de Barcelone, prévu les 27 et 28 novembre prochains en Espagne et coïncide avec le 10e anniversaire de la Déclaration de Barcelone. Ce rendez-vous, très attendu du reste, sera mis à profit pour établir un bilan de dix ans de mise en application du partenariat euroméditerranéen comprenant, pour rappel, trente-cinq membres, parmi lesquels figurent vingt-cinq Etats membres de l'Union européenne et dix pays partenaires représentés par l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine, la Syrie, la Tunisie et la Turquie. Et pour faire face au problème de l'heure, à savoir l'immigration clandestine dont les dramatiques évènements de Ceuta et Melilla ont mis en relief toute la complexité, la France, le Maroc et l'Espagne se sont mis d'accord pour présenter une initiative commune afin de renforcer la coopération sur la question. Et l'Algérie en tant que pays “de transit ne peut pas demeurer en reste de ce processus”, soutiennent des sources au fait du dossier. C'est ce qui explique donc la visite de Miguel Angel Moratinos à Alger à la veille du sommet de Barcelone. “L'Algérie devra être associée au dialogue et à la concertation s'agissant de l'épineuse question de l'immigration clandestine qui constitue du reste un drame humain, ce qui explique le fait que Moratinos se soit entretenu avec le président de la République et le ministre des Affaires étrangères”, nous a-t-on indiqué de même source. C'est pour cette raison que Moratinos a émis le souhait que sur le dossier de l'immigration, “les pays d'origine et de destination puissent adopter une position commune de façon à sauvegarder la dignité humaine des immigrés” en faisant allusion aux 2 500 émigrants africains tentant de passer en Espagne, début octobre dernier, par les enclaves de Ceuta et Melilla et qui avaient été refoulés par le Maroc vers leur pays d'origine. N. M.