Les partis d'opposition regroupés au sein de la coalition du Pacte d'alternative démocratique s'inquiètent de la cadence des "atteintes au multipartisme, aux libertés de réunion, d'organisation, de presse, d'opinion..., dans une situation sociale devenue insupportable". À une dizaine de jours de la célébration du 3e anniversaire du Hirak, les coups de boutoir contre les libertés démocratiques s'accentuent, se sont alarmées les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) dans un communiqué rendu public hier. "À quelques jours de la célébration du troisième anniversaire du déclenchement du processus révolutionnaire, Hirak, du 22 Février 2019, le pouvoir a accéléré la cadence des atteintes au multipartisme, aux libertés de réunion, d'organisation, de presse, d'opinion..., dans une situation sociale devenue insupportable pour l'immense majorité du peuple accablé par l'érosion du pouvoir d'achat, les pénuries, le chômage, l'augmentation exponentielle des prix des produits alimentaires conséquemment aux choix politiques du gouvernement", a déploré le PAD. "Aux centaines de prisonniers politiques et d'opinion qui croupissent dans les geôles du système depuis plusieurs mois, et autres citoyens poursuivis et/ou sous contrôle judiciaire, s'ajoutent quotidiennement d'autres Algériennes et Algériens harcelés par la justice, arrêtés arbitrairement et mis sous mandat de dépôt pour des faits qui n'ont aucun lien ni avec des délits ou des crimes, mais uniquement parce qu'ils ont exprimé une opinion ou ont organisé une activité pacifique", a-t-il insisté. Selon le PAD, ces attaques contre les partis et associations du courant démocratique visent à "empêcher toute forme d'organisation autonome de la société civile". "L'application des lois liberticides a ouvert la voie à l'arbitraire et à tous les types de dérapage", a-t-il estimé, en pointant du doigt "le nouveau code pénal, notamment l'article 87 bis, qui assimile au terrorisme des activités et des opinions politiques pacifiques". Concernant la grève de la faim des détenus d'opinion pour protester contre leurs conditions de détention, le PAD a exprimé son soutien à ces derniers, mais aussi ses "vives préoccupations devant la réaction des autorités" en les tenant pour responsables de "tout développement fâcheux pouvant attenter à la vie des détenus grévistes de la faim, dont plusieurs d'entre eux ont été transférés illégalement et dans des conditions anormales selon les témoignages de leurs avocats et de leurs familles". Tout en réitérant "l'exigence démocratique de libération de tous les détenus politiques et d'opinion", le PAD a réclamé l'arrêt de "toutes les atteintes aux libertés démocratiques". "La politique de la fuite en avant adoptée par le pouvoir en place est porteuse de tous les dangers sur la stabilité, la sécurité nationale et l'intégrité du pays", a-t-il averti, estimant que "les aspirations légitimes au changement radical du système, réclamé par des millions d'Algériennes et d'Algériens dans un Hirak populaire et pacifique, demeurent intactes, comme l'a démontré la désaffection populaire des différentes scrutins organisés par le pouvoir dans le cadre de la préservation et de la pérennisation d'un système à bout de souffle".