Cet ancien journaliste de l'APS opère son come-back sur la scène livresque avec pour bagage : l'épisode tantôt douloureux du 17 octobre 1989 au Caire et tantôt heureux à Oumdurman. L'acte d'écrire de l'auteur signifie que notre diplomatie où qu'elle soit peut contribuer à l'écriture des faits marquants de notre histoire. Outre qu'elle pérennise de hauts faits sportifs et des événements marquants, l'écriture dite "sport" doit être suivie de l'envie de s'inspirer de la littérature pour repérer dans le temps et noter dans l'histoire l'épopée mémorable ou une triste péripétie dans la vie d'une nation. Dans cet ordre d'idée, il y a eu l'apport du regretté Djamel Saïfi à travers son livre Le Football algérien au cœur du Mondial, édition Enap 1983, où il narrait l'épopée héroïque de nos "Verts" en terre ibérique en 1982 face aux Aigles allemands de la redoutable "Die Mannschaft", qui ne volaient pas haut ce 16 juin 1982 au stade El Molinón de Gijón. À ce repère mémoriel s'est ajoutée l'œuvre de feu Rabah Saadallah et de Benfars Djamel qui ont panthéonisé le Onze de l'indépendance dans leur récit mémorial : La glorieuse équipe du FLN (Enal, 1985). À cet égard, se sont ajoutées Les Splendeurs du Mouloudia 1921-1956 du même duo d'auteurs (éd. Dar El-Othmania, 2009) et la passionnante saga de la Jeunesse Sportive de Kabylie (J.S.K) - itinéraire de la création à la réforme sportive de Mustapha Rafaï (éd. Zyriab, 2012). Que faut-il en déduire de ce constat ? Sinon que peu ou prou a été écrit sur notre football, même s'il y a eu Ahcène Lalmas, la légende (2019) de Yazid Ouahib et tout récemment Mehdi Cerbah - Mémoires d'un gardien de but de Sid-Ahmed Bouadou. De ce point de vue, l'ouvrage tout récent de Belkacem Madani intitulé Matchs d'enfer Algérie-Egypte est venu à point nommé pour irriguer notre mémoire footballistique et enrichir notre bibliothèque footeuse. Dans cette perspective, cet ancien journaliste de l'APS opère son come-back sur la scène livresque avec pour bagage : l'épisode tantôt douloureux du 17 octobre 1989 au Caire et tantôt heureux à Oumdurman (Soudan) lors des confrontations entre l'Algérie et "Oum Eddounia". Alors, et pour que nul n'oublie les mésaventures de nos Verts au Caire, l'auteur narre en sa qualité d'ancien diplomate en poste au "Caire la tumultueuse", les jeux de coulisses dignes d'une trame d'un feuilleton égyptien. Eberluant de révélations fielleuses de la presse à l'égard de nos Verts : "Un peuple d'analphabètes, de fellahs, ne connaissant même pas l'arabe" et autres noms d'oiseau qui n'honorent pas les chaînes de télévision du bord du Nil. Et à l'opposé de ce qui était attendu du pays hôte, le séjour de nos Verts était tel un "N'har Essoued" (jour noir) qui s'écoulait à la "Je t'aime moi non plus", où il n'y avait pas de hasard au traquenard que l'on sait et ourdi toute honte bue contre "Lakhdar Belloumi" au soir de la défaite "1-0" au match retour à Misr au Cairo stadium. C'est ce qui a permis à la presse cairote de rabaisser l'enfant de Mascara à l'odieux rang de "Baltadji" (voyou). D'où la question de l'auteur : "Où se situe le sport et où est la politique ?" Toutefois, l'auteur y revient sur la "malédiction des Pharaons" et l'épisode de nos guerriers du désert en l'an 2010 qui s'était joué au stade Mustapha-Tchaker à Blida, puis la "mère des batailles" à El-Merrikh d'Oumdurman après l'escale dans l'arène "chaudron" du Caire. Et, conséquemment aux turpitudes vécues par les Verts, la justice divine a voulu que la sympathie de nos amis soudanais y va aux capés de Madjid Bougherra pour y aller en pèlerinage au pays de Nelson Mandela et chanter à l'unisson "Waka Waka" (cette fois pour l'Afrique) qui est l'hymne de South Africa 2010. En ce sens, l'acte d'écrire de l'auteur signifie que notre diplomatie où qu'elle soit peut contribuer à l'écriture des faits marquants de l'Algérie. L'exemple sera-t-il suivi ? Louhal Nourreddine