L'Opep se veut optimiste quant à l'évolution de la demande mondiale de brut en 2022. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole table en effet sur un rebond de 4,2 millions de barils par jour (mb/j) pour atteindre 100,8 mb/j pour le monde, lit-on dans son rapport mensuel, diffusé jeudi. Raison de cet optimisme ? Une croissance économique qui se confirme, compte tenu des effets bénéfiques des politiques fiscales et monétaires engagées pour soutenir l'économie, lesquelles devraient "plus que compenser les effets négatifs d'Omicron sur la demande de pétrole", estime l'Opep. En outre, "la mobilité devrait encore gagner en dynamisme, notamment en ce qui concerne le secteur des voyages et du tourisme", prédit l'Opep dans son rapport. Au chapitre de l'offre, malgré la levée progressive des restrictions de la production, à raison de 400 000 barils supplémentaires par mois, les pays membres de l'Opep n'ont réussi à augmenter leur production que de 64 000 barils par jour en janvier, pour atteindre 27,981 mb/j, bien en deçà de ce qui avait été initialement prévu. Les plus fortes augmentations de la production de pétrole brut sont venues du Nigeria, d'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis (EAU) et du Koweït, tandis que la production a diminué en Irak, deuxième producteur de l'Opep, ainsi qu'au Venezuela et en Libye. L'Algérie a produit 977 000 barils par jour en moyenne en janvier, contre 966 000 barils/jour en décembre, en hausse de 11 000 barils/jour. La moyenne mensuelle des cours du brut algérien est passée de 75,50 dollars le baril en décembre 2021 à 88,21 dollars en janvier 2022, soit une hausse de 16,8%, selon le rapport de l'Opep. Nonobstant une production qui continue d'évoluer en tendance haussière, certains membres de l'Opep et d'autres producteurs parmi leurs partenaires non-Opep peinent à remplir leurs quotas, en raison d'une baisse des investissements dans l'amont pétrolier mondial. Une difficulté qui a donné, d'ailleurs, du grain à moudre à l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui, dans son rapport mensuel publié hier, a mis en garde sur l'incapacité "chronique" de l'Opep à produire autant qu'elle le promet. Selon l'AIE, cette "incapacité chronique" de l'Opep et de ses partenaires à tenir leurs objectifs, couplée aux tensions géopolitiques, a alimenté la flambée des cours du pétrole brut. Les deux références européenne et américaine, le brent et le WTI en l'occurrence, ont gagné plus de 16%, se négociant à des niveaux inédits depuis 2014. L'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, a estimé, hier, que "si l'écart persistant entre la production de l'Opep+ et ses objectifs perdure, les tensions sur l'offre augmenteront, rendant ainsi plus probable une situation de volatilité et de pression à la hausse sur les prix". "Mais ces risques, qui ont d'importantes implications économiques, pourraient être réduits si les producteurs du Moyen-Orient disposant de capacités supplémentaires compensaient pour ceux qui n'en ont plus", conclut l'Agence internationale de l'énergie. Elle se veut moins optimiste que l'Opep et table sur une hausse de 3,2 mb/j de la demande mondiale cette année pour atteindre 100,6 mb/j. Mais il s'agit d'une révision à la hausse de ses précédentes prévisions ; l'AIE anticipant jusqu'à présent une demande de 99,7 mb/j cette année.