L'information révélée le 5 février 2022, par le docteur Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSPS), faisant état du départ de 1 200 médecins algériens vers la France, n'en finit pas de soulever une polémique. Cette fois, c'est le Collectif des professeurs en sciences médicales qui est monté au créneau, en réaction aux déclarations du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, expliquant, dans les colonnes de Liberté, que le manque de postes de travail dans les hôpitaux est dû, en partie, "à la réticence des professeurs et chefs de service de quitter leurs postes pour laisser la place aux jeunes médecins". Une déclaration qui semble ne pas convenir aux concernés, "perplexes", disent-ils, de constater que le ministre de la Santé justifie l'absence de postes de travail, pour les praticiens, par la "réticence" des chefs de service et des professeurs de quitter les leurs. "La réponse du ministre de la Santé relative aux lauréats de l'examen d'aptitude en vue d'exercer en France, qui a inclus 1 200 praticiens algériens sur 2 000 candidats, est ahurissante et laisse perplexes les professionnels de santé", déclare le Collectif. Dans un communiqué rendu public vendredi, les professionnels de santé s'inscrivent ainsi en faux contre les explications de Benbouzid et l'invitent à trouver ailleurs les raisons du départ massif des médecins algériens. Mais avant, "en admettant que cette explication soit plausible, par quel calcul arithmétique le départ des quelque 100 professeurs concernés réglerait le problème de recrutement (par la France) de 1 200 praticiens ou de la majorité d'entre eux ?", s'interroge le Collectif, en expliquant, par ailleurs, que "le maintien en poste de ces praticiens hospitalo-universitaires incriminés à tort était lié à l'attente de la réparation d'une injustice, car la pension de retraite s'élevait à peine à 53% du salaire perçu au lieu de 80%, comme l'ensemble des salariés de la Fonction publique".