Résumé : Lisa désespère de pouvoir ramener le sourire sur le visage de sa mère. Depuis le départ de Sabri, elle n'a plus quitté le lit, refusant même de se nourrir. Il aurait été mort, sa réaction aurait été la même. Un jour, Lisa va voir leur voisine et se confie à elle. Elle ne sait plus quoi faire. Elle la prie d'aller lui parler. Après avoir frappé plusieurs fois, Ghalia se sert de la clef que lui a laissée Lisa avant de partir au laboratoire. Elle trouve sa voisine et amie alitée. Maya a un faible sourire en la voyant entrer. -C'est toi, murmure-t-elle en se redressant légèrement. Excuse-moi, mais je n'ai pas la force de me lever. Comment as-tu fait pour entrer ? -J'ai défoncé la porte, plaisante Ghalia. J'avais peur qu'il ne te soit arrivé malheur ! Grâce à Dieu, tu n'as rien ! J'ignorais que tu étais malade ! Pardonne-moi mon amie, j'étais occupée avec mes invités ! -Tu ne pouvais pas savoir... En fait, je suis triste, lui dit-elle. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point ! Sabri est parti chez son père ! J'ignore comment il a réussi à l'embobiner ! Mais il a réussi et je me retrouve sans mon fils ! J'ai consacré toute ma vie à mes enfants et voilà qu'au moment où je voudrais lui parler de se marier, il décide de partir ! -Je ne crois pas que cela l'aurait retenu ! Ces deux années de chômage l'ont marqué ! Il ne doit pas penser à s'engager, affirme Ghalia. Je pense qu'il a dû lui promettre de l'aider autrement ! -Il a parlé d'économies que son père aurait mis de côté ! Il lui a dit que je ne voulais pas de la pension alimentaire ! Il n'a jamais voulu payer ! J'aurais pu le traîner devant la justice, mais je ne voulais plus avoir affaire à lui ! Je n'avais pas besoin de lui ni de son argent pour élever mes enfants ! J'ai assumé mes responsabilités de mère ! Je n'ai rien demandé aux autres, car c'était mon devoir ! Tu comprends ? Je me serais coupée en quatre pour eux ! Mais où ai-je fauté ? Qu'ai-je fait pour qu'il parte ? Que n'ai-je pas fait ? Qu'ai-je fait de mal pour être punie de la sorte ? -Tu es la meilleure mère du monde ! N'en doute jamais ! Tu sais, les temps ont changé mon amie ! Tu dois accepter son départ ! Il reviendra. Son départ n'est pas définitif ! -Oh ! Je ne crois pas qu'il reviendra ! Je le pleure comme si je l'avais perdu ! J'ignore pourquoi, mais je suis persuadée que plus jamais il ne remettra les pieds ici ! -Non, arrête ! Il va revenir, mais ce qui lui fera plaisir, c'est de te trouver comme tu l'as toujours été, en forme !, dit Ghalia. -Il n'a même pas appelé, pleure Maya. Tu te rends compte ? Pas un seul coup de fil depuis qu'il a quitté la maison ! Jamais je n'aurais cru ça de sa part ! -Tu t'es fâchée avec lui ? -Non, non... Je l'ai prié de rester, de ne pas croire son père, de ne pas nous abandonner ! Mais il était sourd à mes prières et indifférent devant mes larmes ! Je le découvrais égoïste comme jamais ! Je voudrais qu'il revienne et que tout redevienne comme avant ! dit-elle d'une voix étranglée par la peine. Ya Ghalia, prie avec moi pour qu'il revienne rapidement ! -Incha Allah mon amie ! Je suis peinée par ce qui t'arrive ! dit Ghalia. Mais tu dois te ressaisir ! Pense à toi, à Lisa... Elle va croire qu'il compte plus qu'elles ! -C'est au-dessus de mes forces ! Je voudrais le voir, l'entendre... Ghalia saisit le téléphone et appelle au numéro de Sabri. Elle est surprise d'entendre l'opératrice. Elle recompose le numéro et, de nouveau, l'opératrice au bout de la ligne. Il ne peut pas être en dérangement alors qu'il est en ville. Bien avant de s'installer définitivement chez son père, il avait demandé à ce dernier de lui débrouiller une ligne de téléphone personnelle, car il savait que sa mère ne voudrait pas tomber sur lui. -J'ai essayé plusieurs fois, lui confie Maya en secouant la tête. J'en ai déduit qu'il ne veut pas me parler... -Si tu veux, j'appelle son père pour prendre de ses nouvelles, propose-t-elle. Tu as son numéro ? -Non, hélas, même si c'est la dernière personne que je voudrais entendre au monde, je regrette de ne pas l'avoir ! confie Maya. Je crois qu'on devra patienter que Sabri se manifeste de lui-même ! -En attendant, tu vas me suivre chez moi, décide Ghalia. Je ne peux pas te laisser seule dans cet état ! -Non, je ne quitterai pas mon foyer. Mais toi, tu peux rester, ta compagnie me fait du bien !
à suivre Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.