Le lycée a ouvert ses portes en 2002 alors qu'il était toujours en chantier. Le besoin de l'ouverture d'un lycée s'imposait durant cette période, et ce, quel que soit l'état d'avancement des travaux. À son ouverture, les responsables avaient promis d'améliorer la situation en mettant tous les moyens nécessaires pour le bon fonctionnement de cet établissement situé dans une zone enclavée. Quatre années plus tard, la situation n'est pas aussi reluisante. Le lycée est dépourvu de toute commodité permettant aux 700 élèves de suivre leurs études dans de bonnes conditions. Chose inouïe, le lycée fonctionne sans proviseur, sans censeur et sans surveillant général. La rentrée scolaire s'est effectuée dans la précipitation par un censeur d'un établissement de la région chargé par la direction de l'éducation. En somme, il s'agit d'un lycée totalement oublié, situé sur une colline oubliée. Cette situation a fait réagir les parents d'élèves qui avaient adressé une plate-forme de revendications au premier responsable de la wilaya tout en observant trois jours de protestation. Pour eux, leur progéniture est constamment en danger en traversant une rivière avant de rejoindre le lycée. “C'est un tronc d'arbre qui sert de passerelle sur un oued. L'année passée, plus de huit enfants ont eu des entorses”, ont-ils souligné ; ils exigent la réalisation d'une passerelle. D'autres mettent l'accent sur la nécessité d'assurer un transport scolaire car, jusqu'à ce jour, les plus chanceux déboursent jusqu'à 1 200 DA par mois rien que pour leurs déplacements. Les autres parcourent plus de 6 km à pied par jour pour s'y rendre. Ils déplorent l'absence de transport scolaire et notamment le budget solidarité pour aider les familles les plus démunies. La cantine scolaire ne sert que des repas froids par manque de personnel. “Seuls deux agents assurent le service et partant, ils ne peuvent préparer des repas chauds en hiver”, notent-ils. Cette situation a engendré le départ des meilleurs élèves vers d'autres établissements. C'est ainsi que pour cette année, 32 élèves sont déjà partis, dont 14 se situent parmi l'élite, ayant obtenu une moyenne annuelle supérieure à 14/20. Nombreux parmi les enseignants, sont ceux qui considèrent cet établissement comme un véritable centre de transit, juste bon pour l'obtention de leur titularisation avant d'aller sous d'autres cieux. A. DEBBACHE