Sur le terrain, la tension est montée d'un cran. Un obus tiré depuis le territoire ukrainien a détruit, hier, une structure d'un poste-frontière russe sans faire de victime, ont accusé les services de sécurité russes. Début d'étincelles à la frontière russo-ukrainienne. Alors que la Russie accuse son voisin d'avoir tiré un obus qui a détruit un poste frontière et affirme avoir abattu cinq saboteurs ukrainiens qui se sont introduits sur son sol, l'Ukraine dément. La tension est bien installée. Le président russe, Vladimir Poutine, qui a accepté le principe d'une rencontre avec son homologue américain, Joe Biden, à l'initiative du président français Emmanuel Macron, a estimé hier que son pays fait face à une sérieuse menace. "La Russie fait face à une menace sérieuse et très grande en Ukraine", a déclaré hier Vladimir Poutine, dans un contexte de tensions croissantes avec les pays occidentaux qui accusent Moscou de se préparer à envahir son voisin. "L'utilisation de l'Ukraine comme instrument de confrontation avec notre pays représente une menace sérieuse, très grande pour nous", a déclaré le président Poutine lors d'un Conseil de sécurité extraordinaire, affirmant que la priorité de Moscou n'était "pas la confrontation, mais la sécurité". Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a salué l'initiative française et l'accord de principe des présidents russe et américain. Dmytro Kouleba espérait, depuis Bruxelles, que cette rencontre aboutirait au retrait des forces russes de sa frontière. Son espoir a, cependant, vite été refroidi par la réplique de Vladimir Poutine, qui a indiqué qu'il est prématuré d'organiser cette rencontre avec son homologue américain. Sans garder fermée la porte du dialogue, il a indiqué qu'"il y a une entente sur le fait de devoir continuer le dialogue au niveau des ministres (des Affaires étrangères). Parler de plans concrets d'organisation de sommets est prématuré". Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé hier qu'il devait rencontrer, jeudi à Genève, son homologue américain, Antony Blinken. "Une telle rencontre est prévue le 24 février à Genève", a-t-il dit. Sur le terrain, la tension est montée d'un cran. Un obus tiré depuis le territoire ukrainien a détruit, hier, une structure d'un poste-frontière russe sans faire de victime, ont accusé les services de sécurité russe, sur fond de combats entre forces de Kiev et séparatistes pro-russes dans l'Est. Les combats entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes soutenus par Moscou redoublent d'intensité depuis trois jours dans l'est de l'Ukraine, une région située à la frontière sud-ouest de la Russie. Un porte-parole des forces armées ukrainiennes à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a démenti hier tout tir d'artillerie sur un poste-frontière russe dans le secteur de Rostov, annoncé par Moscou, et évoqué un "acte de désinformation russe". L'armée russe a également annoncé avoir tué cinq saboteurs venus d'Ukraine et que deux véhicules militaires ukrainiens avaient également tenté de franchir la frontière, ont rapporté les agences russes. Et l'Ukraine de démentir encore l'information. L'Ukraine a formellement démenti avoir envoyé des "saboteurs" en Russie, après que Moscou a déclaré en avoir tué cinq sur son sol, une affirmation qui risque de renforcer les vives tensions entre les deux pays. Par ailleurs, les dirigeants des deux territoires séparatistes de l'est de l'Ukraine (Donetsk et Lougansk), Denis Pouchiline et Léonid Passetchnik, ont appelé hier le président russe à reconnaître leur indépendance et à mettre en place une "coopération en matière de défense". La réponse était à l'étude hier.