Pendant plus de dix ans, les magistrats ont géré les affaires liées au terrorisme et leurs connexions comme le blanchiment d'argent ou le trafic de drogue avec comme seul repère l'expérience du terrain. En l'absence de spécialisation, ils ont agi avec dilettantisme. Aujourd'hui, l'internationalisation du terrorisme et de ses pendants recommande aux juges algériens de se mettre à niveau. Consciente de cette exigence, la chancellerie a inscrit la formation comme chapitre important de la réforme. Pour une plus grande efficience, elle a fait appel à l'expertise et à l'aide internationales, soit à travers les états ou les institutions internationales, à leur tête l'Organisation des Nations unies. Après le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement), qui a consenti des efforts considérables pour la modernisation de la justice, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) se met de la partie en envoyant à Alger deux de ses experts, Bernard Leroy (conseiller interrégional au service d'assistance juridique) et Marie Mathiaud (experte associée et ancienne administratrice générale de mission humanitaire en Bosnie-Herzégovine). Le troisième membre de la délégation de l'ONU est Ahmed Nada, assistant spécial de la sous-secrétaire générale de l'organisation. Ces spécialistes ont été invités dans notre pays afin d'animer une session de formation des magistrats dans la gestion des affaires de drogue, de crime organisé et de terrorisme. Ces cours dont bénéficieront 30 juges, dont des procureurs de la république, des juges des mineurs et des présidents des sections judiciaires, se dérouleront pendant trois jours, et ce, à partir d'aujourd'hui à la résidence des magistrats. Les spécialistes onusiens ne seront pas seuls. Les interventions d'autres spécialistes sont attendues. Il s'agit de Hanifa Rabbani de la section des substances psychotropes au sein de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), de Jacques Franquet, membre du conseil exécutif d'Interpol, et de Michel Koutouzis, fondateur de l'Observatoire géopolitique des drogues. S. L.