Les commémorations du 60e anniversaire des Accords d'Evian et de l'Indépendance de l'Algérie s'étaleront sur l'année 2022 à travers l'organisation, par des institutions et des associations, d'événements à caractère historique et culturel, comme cela est le cas au CCA Comme il a été rapporté dans nos colonnes, de nombreux organismes et associations de la diaspora algérienne s'apprêtent à célébrer, en France, la Fête de la Victoire et, plus généralement, celle de l'Indépendance de l'Algérie. Ainsi, le Centre culturel algérien (CCA) de Paris a préparé un programme de commémoration de cette date historique. Le centre abritera le 16 mars 2022 à 19h la projection de Barberousse mes sœurs, un documentaire de Hassan Bouabdallah, réalisé en 1985 et qui recueille les paroles d'anciennes détenues de Serkadji. C'est un témoignage vivant sur les conditions de détention des résistantes algériennes, dont les propos ont été recueillis à l'occasion de la projection d'un film de Hadj Rahim réalisé en 1982 sur le quartier des hommes de la prison de Serkadji-Barberousse, à Alger, où furent incarcérés et exécutés des centaines de combattants algériens. Le 17 mars 2022, le CCA abritera une conférence-débat autour des Accords d'Evian, en présence de Mohand Tahar Zeggagh et de Gilles Manceron. Mohand Zeggagh, dit Tahar, dit Rachid (ses noms de guerre), s'est engagé à 16 ans au sein du FLN en France. À 18 ans, il est admis à l'organisation spéciale de la Fédération de France. Emprisonné en 1957, il ne sera libéré qu'après le cessez-le-feu du 19 mars 1962. Docteur en sociologie, il a écrit notamment Prisonniers politiques du FLN en France pendant la Guerre d'Algérie, 1954-1962, éditions Publisud-2012, avec une préface de Mohamed Harbi. Historien spécialiste du colonialisme français, Gilles Manceron, l'autre conférencier, a écrit, entre autres, Algérie, comprendre la crise (1996, éditions Complexe), L'Enseignement de la guerre d'Algérie en France, écrit avec Hassan Remaoun (1993, Centre national de documentation pédagogique), Marianne et les Colonies (2002, La Découverte), où "il interroge les ambiguïtés entre les valeurs affirmées par la République et l'ambition impériale de la France du XVIIIe au XXe siècle". Toujours sur le même thème de la guerre d'Algérie, s'ouvrira au CCA une exposition de photos de Marc et Martin Garanger, du 18 au 23 mars 2022, sous le générique "D'une Algérie à l'autre. Une mémoire en héritage". Marc Garanger (1935-2020) est un photographe et cinéaste français qui a réalisé de nombreux albums photos en Algérie. Il est connu notamment "pour ses portraits en noir et blanc d'Algériennes et Algériens, pris entre 1960 et 1962 pour le compte de l'armée française". Il en publiera quelques-uns en Suisse et recevra à cette occasion le Prix Niépce en 1966. Sur les traces de son père, Martin Garanger s'est spécialisé dans l'impression numérique pour laquelle il a consacré des ouvrages comme L'Impression numérique, le guide indispensable pour les artistes (2011) et L'Impression numérique nouveau prix (2013). "En 1960, mon père, le photographe Marc Garanger, avait 25 ans. Déjà photographe professionnel, il était sursitaire et espérait échapper à la Guerre en Algérie. Il n'a pas pu y échapper et il a fait son service militaire pendant deux ans en Algérie, à Aïn Terzine. Il a été démobilisé quelques mois avant l'indépendance de l'Algérie en 1962", témoigne-t-il. Les commémorations du 60e anniversaire des Accords d'Evian et de l'Indépendance de l'Algérie s'étaleront sur l'année 2022 à travers l'organisation, par des institutions et des associations, d'événements à caractère historique et culturel. Nous y reviendrons.