Les 300 travailleurs de l'entreprise Batos, qui exercent sur les chantiers AADL de Boudouaou et Corso, exigent des responsables de l'entreprise des explications sur l'avenir de leur entreprise. Dans une lettre adressée au PDG de cette grande entreprise de bâtiment née sur les cendres de l'ex-DNC, les délégués syndicaux des deux chantiers, à l'arrêt depuis plusieurs mois, lui demandent l'organisation d'une assemblée générale pour permettre aux travailleurs d'être fixés sur leur devenir et celui de leur entreprise. “Rien ne doit être décidé désormais sans notre consultation”, précisent les syndicalistes qui n'ont pas apprécié les nombreuses ruptures de contrat que l'entreprise aurait décidé à l'encontre d'un certain nombre de travailleurs. “Des licenciements de travailleurs contractuels ont été décidés sans la consultation du partenaire social, alors qu'ils sont nullement fautifs si les chantiers sont toujours à l'arrêt”, précisent les conseils syndicaux qui ajoutent que “rien n'a été entrepris pour trouver une solution aux 6 mois de salaires impayés ni à la relance des activités de chantiers”. Les 300 travailleurs des deux chantiers, qui ont reçu l'appui des unions locales Ugta de Boudouaou et Boumerdès ainsi que celui de l'union de wilaya, comptent entreprendre d'autres actions prévues par la loi pour se faire entendre. L'entreprise Batos, qui s'est vu confier de nombreux projets AADL à Alger et Boumerdès entre autres, bute toujours sur des difficultés, notamment financières pour honorer ses engagements. Plusieurs de ses projets fonctionnent au ralenti alors que d'autres sont carrément à l'arrêt, comme le chantier AADL de Corso qui accuse un retard de douze mois. Entamé début mars 2003 pour un délai de livraison fixé initialement à 18 mois, aucun bâtiment n'est encore sorti de terre. Le chantier offre aujourd'hui une image d'abandon. C'est presque la même situation qui prévaut à Boudouaou où les 200 logements n'ont même pas encore décollé alors que les dettes ne cessent de s'accumuler sur cette entreprise qui n'arrive plus à payer les salaires de ses travailleurs ni honorer ses engagements envers ses partenaires et autres structures bancaires et administratives. Du coup, l'image de Batos devient invendable et l'entreprise ne profitera pas du programme de un million de logements lancé par les pouvoirs publics. Sa situation comptable et fiscale ne lui permettra pas d'arracher d'autres marchés pour s'en sortir. C'est pourquoi, il est question, selon certaines sources, de la diluer dans un groupement d'entreprises de bâtiment capable d'absorber les nombreux projets offerts actuellement par le marché du bâtiment. “Pourvu que cette restructuration ne se fasse pas sur le dos des pauvres ouvriers ”, affirment les syndicalistes de Corso et Boudouaou qui craignent d'être sacrifiés. M. T.