Après avoir épuisé tous les recours légaux, les 141 travailleurs de l'ex-Erca-Batos, entreprise publique du bâtiment dissoute en 2006, « n'ont que la rue pour faire valoir leur droit à l'indemnisation de licenciement », menace l'ex-représentant syndical de l'entreprise, M. Sahraoui. Un droit consigné pourtant clairement dans l'accord de dissolution du 27 mars 2006. Le ministère des Participations et de la Promotion des investissements s'engage dans cet accord à procéder immédiatement à l'indemnisation des travailleurs à raison « de deux mois de salaire/an à concurrence de 15 ans ». Plus d'une année après la signature de l'accord, les travailleurs n'ont toujours pas été indemnisés. Ni la lettre du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, ni le procès-verbal du 16 janvier 2007 émanant de la commission installée spécialement pour étudier tous les problèmes en suspens des travailleurs, et ordonnant le liquidateur à procéder au paiement des indemnisations, n'ont pu ramener le ministère des Participations à la raison pour tenir ses engagements envers les travailleurs de Batos. Du côté du liquidateur de l'entreprise, indique M. Sahraoui, le retard enregistré dans le paiement des indemnisations a été justifié par le fait que le ministère des Participations n'a pas avancé l'argent. Dans une lettre adressée à Sidi Saïd, le secrétaire général du ministre des Participations conditionne le paiement des indemnités par la vente du matériel de l'Erca-Batos. Sollicité par les travailleurs, le secrétaire national UGTA chargé des conflits sociaux, Boualem Bouzidi, a de son de côté adressé plusieurs lettres au ministère des Participations, fait savoir M. Sahraoui, pour procéder au versement des indemnités de licenciement sans attendre la vente du matériel qui risque, selon lui, de prendre beaucoup plus de temps. Mais aucune réponse n'est encore parvenue, note notre interlocuteur. Ballottés entre les arguments des un et des autres, les 141 travailleurs de Batos lancent, comme ultime tentative, un appel au chef du gouvernement en sa qualité de signataire du pacte économique et social, pour intervenir en leur faveur. Un pacte économique et social qui, il faut le dire, est loin d'être respecté, du moins pour le cas de l'ex-Erca-Batos.