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Une invitation au voyage du Sahara à New York
ROMAN "KELLA" D'AYER MIMOUN
Publié dans Liberté le 20 - 03 - 2022

Kella est une jeune femme targuie qui vit isolée, avec sa mère Kamata, dans un village du Grand-Sud algérien. Elle crée des œuvres d'art de manière intuitive, inconsciente de son talent, comme souvent les femmes de certaines communautés qui ont hérité du savoir-faire ancestral.
Découverte fortuitement par un couple de touristes américains épris du désert et amateurs d'art, ces derniers saisissent très vite la valeur esthétique de son œuvre et son originalité. Ils vont la convaincre de venir à New York pour une exposition-vente de ses travaux.
Telle est la trame de ce roman. Mais au-delà de l'aventure new-yorkaise de Kella, l'auteur Ayer Mimoun nous dépeint deux mondes qui semblent diamétralement opposés.
D'une part, il nous livre, à travers ses descriptions du désert, la magie et les légendes de ses immenses étendues, la beauté et la fierté des hommes bleus. Ses personnages sont un prétexte pour ouvrir notre regard à l'infinitude et à la nitescence des espaces sahariens.
Il y a Afa, le guide touristique et amoureux éconduit, il est celui qui a troqué les itinéraires de ses aïeuls nomades pour des circuits touristiques ; Agallela, le demi-frère de Kella qui s'astreint à perpétuer la tradition seigneuriale de son clan, Amestan, le père tutélaire mais absent, et surtout Tamakat, la mère dont le destin traduit les trahisons et les lâchetés. Ils sont tous des clés qui introduisent le lecteur dans l'univers du désert.
D'autre part, il y a les Ellis, ce couple d'Américains. Ils sont, quant à eux, l'autre versant du propos d'Ayer Mimoun, car dans ce récit le Sahara n'est pas seul à dérouler son amplitude, une autre géographie se positionne, c'est la ville de New York où est invitée Kella. Cette fiction, au-delà de son aspect romanesque, est une allégorie au dualisme de deux univers complètement antinomiques.
Le lecteur est transporté d'un territoire marqué par le vide, le silence, les couleurs d'ocres des grands ergs, le vert des oasis et des palmeraies, à celui d'une mégalopole gigantesque, symbole de l'hyperurbanité. New York, de nos jours, est la Cité par excellence, avec ses gratte-ciel, ses larges avenues, ses embouteillages, sa concentration humaine ; ce sont deux intervalles aux antipodes l'un de l'autre.
On imagine que le choix de l'auteur n'est pas anodin de mettre en parallèle une modernité exacerbée, trépidante, et une culture qui vit au rythme de la poussière que soulèvent les samaras, ces fameuses sandales que les hommes du Sud portent pour se déplacer.
Kella est un roman séduisant, agréable à lire, bien que le style d'écriture, plutôt précieux, lui donne parfois un air suranné. De plus l'on tombe quelquefois dans une sorte d'exotisme qui, en fait, contrarie le dessein de l'écrivain.
On reste désappointé face au cliché de la ville, lieu sans âme uniquement défini par le matérialisme et le consumérisme et le désert lieu de spiritualité et d'élévation. Ce genre de stéréotype peut nous éloigner du désir de revenir à plus d'authenticité et de connexion avec la nature en tant que matrice originelle, comme le suggère Ayer Mimoun.
Après nous avoir fait voyager durant 200 pages et fait pencher sur le destin d'une héroïne descendante de Tinhinan – que l'on présume rebelle et fière de ses origines et de son indépendance, jalouse de sa liberté de gazelle du désert – l'auteur, qui étale de manière dithyrambique son génie créateur, choisit au final de lui faire endosser un rôle de femme traditionnelle et la transforme prosaïquement en épouse et mère de famille ordinaire.
Les éditions Casbah offrent au lecteur un ouvrage de belle facture, et la photo de couverture est une véritable invitation, presque charnelle, à s'immerger dans la vie des hommes et des femmes du Sud algérien.

Amina ZERROUKHI
Kella, roman d'Ayer Mimoun,
éditons Casbah, 222 pages, 2022.
750 DA.


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