Le vice-président du gouvernement Berlusconi et ministre italien des Affaires étrangères, Gianfranco Fini, a révélé, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à la résidence El-Mithak conjointement avec son homologue algérien Mohammed Bedjaoui, que les autorités des deux pays envisagent sérieusement de renégocier le remboursement de la dette de l'Algérie auprès de l'Italie, en mettant à contribution des entreprises italiennes. Il a soigneusement omis de quantifier aux représentants de la presse nationale le volume de la dette. Il a toutefois expliqué qu'il devient impératif de trouver une nouvelle formule pour que l'Italie comble son déficit financier vis-à-vis de l'Algérie, tandis que cette dernière réduise un tant soit peu ses créances. “Il est dans l'intérêt des deux Etats de reconvertir au moins une partie de la dette en investissements”, a reconnu le membre du gouvernement italien. Intervenant au registre de la sécurité, M. Gianfranco Fini a d'abord souligné que le terrorisme frappe partout, et plus particulièrement “les pays qui dialoguent entre eux. L'attentat perpétré récemment à Amman en est la preuve”. Il a noté, par la suite, que “l'Algérie a connu le terrorisme avant tout autre pays. Le monde occidental doit se référer à son expérience”. De son avis, le cas algérien montre qu'il est intéressant d'accompagner “la répression militaire des groupes armés par des mesures politiques”. Il a révélé, en outre, que l'Union européenne considère, depuis 2004, l'Algérie comme un pays stratégique dans la lutte internationale contre le terrorisme. Il a rappelé qu'une collaboration dans le démantèlement des réseaux de financement du terrorisme est déjà mise en place. “Nous avons organisé une coopération internationale de la police et de la justice”, a-t-il informé. Il a indiqué également que “l'Italie fournira aux autorités algériennes ce qu'il leur faut pour assurer la sécurité des ports et aéroports et combattre la cybercriminalité”. Le vice-président du gouvernement italien a été reçu, en début d'après-midi, par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. À l'issue de cette audience, le président a affirmé que les positions des deux pays de rives opposées de la Méditerranée “se rejoignent non seulement sur le dossier algéro-italien mais également sur l'analyse de la situation en Méditerranée une manière générale”. Souhila H.