La question de la dette algérienne, la lutte antiterroriste, la question de l'immigration ainsi que de la réforme des Nations unies sont les principaux dossiers abordés entre l'Italie et l'Algérie. C'est ce qui ressort des déclarations de Gianfranco Fini, vice-président du gouvernement italien et ministre des Affaires étrangères, hier à la résidence El Mithaq lors d'un point donné conjointement avec Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères. L'Algérie a déjà conclu un accord de conversion avec l'Italie d'un montant de 84 millions d'euros et il y a des négociations pour porter le taux de conversion de la dette de 10% à 30%. L'accord financier signé le 27 juillet 2004 entre Alger et Paris avait incité Rome à s'en inspirer. « Il y a une volonté de trouver un accord commun sur la dette et de réduire le rapport de la balance commerciale entre les deux pays. Il faut arriver à une formule d'entente comme celle conclue entre la France et l'Algérie », dira le diplomate italien. Une formule de conversion d'une partie de la dette algérienne (61 millions d'euros sur un total de 3 milliards d'euros) en investissements, drivée par la Compagnie française d'assurance des crédits à l'exportation (COFACE). Celle-ci avait réceptionné, en septembre 2004, des offres relatives à cette conversion. Abordant le dossier du terrorisme, Gianfranco Fini rappellera que la charte de réconciliation nationale et de paix a été saluée par les partenaires européens de l'Algérie dans le sens où elle accompagne la lutte antiterroriste par les moyens militaires. « A côté de cette charte, une politique sociale et des réformes économiques ont été entreprises et, depuis 2004, l'UE place l'Algérie comme un pays stratégique et prioritaire pour le dossier du terrorisme », indiquera le ministre italien des Affaires étrangères. « Nous avons un niveau avancé de coopération en ce domaine et une aide réciproque, notamment en matière de police, de justice, de renseignements et de traitement de la cybercriminalité », ajoutera-t-il. Interrogé sur l'attentat de Amman (Jordanie), Gianfranco Fini notera que « ce pays a été visé de par le fait qu'il est un point d'entente entre l'Occident et le monde arabe ». Pour le dossier sensible de l'immigration clandestine, « il y a déjà un accord de coopération entre l'Italie et l'Algérie et nous sommes d'accord au sein de l'UE pour aider les pays concernés à prendre en charge ce problème ». Sur la réforme de l'ONU, le diplomate italien se contentera de dire qu'« il faut donner à l'institution onusienne la possibilité d'une coopération qui traiterait les crises internationales ». Un point que notre chef de la diplomatie développera un peu plus. « La réforme du Conseil de sécurité en ce qui concerne son élargissement, ses méthodes de travail, la transparence de son action et l'élaboration de son ordre du jour », indiquera Mohamed Bedjaoui. « Mais il y a aussi et surtout l'Assemblée générale et ses prérogatives dont elle a été dépouillée au fil des années », ajoutera-t-il. « L'Algérie est un exemple à suivre dans le bassin méditerranéen pour sa contribution à la paix, à la veille de la célébration de l'anniversaire du processus de Barcelone », notera Gianfranco Fini, à propos du rôle de l'Algérie dans les mécanismes de l'OTAN. A signaler la présence active hier du nouvel ambassadeur d'Algérie à Rome et ex-directeur du protocole du président, en l'occurrence Rachid Maarif, qui commence ainsi une nouvelle carrière.