Les trois groupes d'opposition tchadiens réunis à Doha pour le pré-dialogue ont remis dimanche au Qatar – qui assume le rôle de médiateur – leurs conditions de participation au dialogue national inclusif prévu au Tchad en mai, ont rapporté hier des médias. Selon des médias, le médiateur remettra cette semaine au gouvernement tchadien ces conditions. "Ensuite, il y aura des rencontres entre le gouvernement et les groupes politico-militaires pour discuter les points sur lesquels l'Exécutif est d'accord ou pas afin de trouver un compromis. Le gouvernement a aussi un accord préétabli de paix sur lequel s'entretiendront les politico-militaires pour voir s'il y aura des amendements, des articles à ajouter", a expliqué au site Voaafrique Abdallah Chidi Djorkodei, représentant du Front de la nation pour la démocratie et la justice (FNDJT), l'un des mouvements de l'opposition tchadiens. "Je pense que les choses sont maintenant dans l'ordre des deux côtés", affirme-t-il. "Le Qatar sera aussi comme garant pour suivre des accords qui seront signés au Qatar. Car ces accords vont commencer ici, au pré-dialogue, mais vont continuer jusqu'au dialogue et même après le dialogue. Nous aurons aussi la phase DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion). Cette fois, ce ne sera pas la DDR classique. On voudrait ajouter le "D" de développement", indique Chidi Djorkodei. Ce pré-dialogue entamé le 13 mars à Doha entre le gouvernement de transition et l'opposition tchadiens, initialement prévu le 27 février, doit servir à préparer le dialogue national inclusif (DNI) du 10 mai, étape-clé de la transition en cours. La rencontre du 10 mai est censée préparer des élections "libres et démocratiques", promises par le chef de l'état tchadien, Mahamat Déby, le jour de sa prise du pouvoir, dans un délai de 18 mois renouvelable une fois. Le Tchad traverse, depuis près d'un an, une période transitoire suite à la mort du président Idriss Déby Itnos, en avril 2021, alors qu'il commandait les troupes lors d'une opération dans le nord du pays.