Mardi 15 novembre, le journaliste, poète et éditeur, Lazhari Labter a présenté son ouvrage, Journalistes algériens, 1988-1998/ Chronique des années d'espoir et de terreur paru aux éditions Chihab, à la librairie Chihab internationale. Selon l'auteur, ce livre se veut un témoignage avec deux objectifs distincts et précis qui concernent tout devoir de mémoire, “Afin que nul n'oublie”, “Afin de tirer les leçons pour l'avenir”. Le texte, in memoriam, concerne “les journalistes et l'ensemble des travailleurs des médias, techniciens, photographes, chauffeurs, administrateurs, correcteurs… tombés, par le glaive et par le feu, par la volonté du terrorisme intégriste. De Djaout à Olivier Kemeuneur, 100 journalistes dont la parole est le verbe et l'arme le stylo, ont perdu la vie”. Flash-back sur l'attentat du 11 février 1996 : “Objectifs : détruire la Maison de la presse, faire le maximum de victimes à une heure de grande affluence (15h) et en plein ramadhan.” Rétrospective sur “l'aventure suicidaire de ce combat, censé instiller la peur pour imposer l'ordre des ténèbres. En dix ans, entre 150 000 et 200 000 morts ; 20 à 30 milliards de DA de dégâts matériels”. Ensuite, l'auteur revient sur la plus belle conquête sur le plan des libertés : celle de la liberté de la presse ; suite aux évènements d'octobre 1988, il revient sur la rupture d'avec la pensée unique et sur la fantastique épopée qui a permis à ce jour, à travers une soixantaine de quotidiens, de pouvoir assister à une cérémonie telle que celle de la remise du prix Omar-Ourtilane, à la journaliste, otage, Juliana Sgrena. Autre hommage, appuyé, à El Khabar, qui tire actuellement à 500 000 exemplaires et qui compte grimper à 700 000, fierté du journaliste qui attend de savoir quand et quel quotidien égalera Le Monde ou El Ahram ? L. Labter termine sa déclaration préliminaire par cette phrase : “Le sort de M ohamed Benchicou nous concerne, tant que les libertés individuelles et collectives n'ont pas été consacrées, nous sommes tous des Benchicou !” À la question sur la liberté de créer, celle d'écrire sans censure, L. Labter répond que “les citoyens, les associations, les maisons d'édition doivent se battre : il y va de la parole libre !” NORA SARI