Le barrage de Oued Charef, sur Foum-El Ghanga, réceptionné en 1995, n'est toujours pas exploité alors qu'il est l'espoir des agriculteurs et des chômeurs de la région. Démarré en 1987 avec une enveloppe initiale de 507 353 787 DA, le barrage, mis en service en 1995, n'est pas exploité depuis. Il est exposé à l'envasement alors que les communes concernées par le programme d'irrigation, Bir Bouhouch, Zouabi, 2 000 ha (w.Souk-Ahras) et Ksar Sbahi, 3 000 ha (w.Oum El Bouaghi), attendent toujours l'arrivée du précieux liquide. D'une capacité de 157 millions de mètres cubes, sa digue s'élève sur 60 m avec une vanne d'exhaure (de dévasement) de 100 l/seconde, un évacuateur de crue d'un débit laminé de 2 200 m3/seconde. La superficie du bassin versant à Foum El Ghanga est de 1 735 km2, des opérations d'expropriation puis d'indemnisation de près de 873 ha ont touché 94 expropriés en novembre 1997 avec un montant de 104 657 009 DA. Pour le chef d'exploitation du barrage, Nouari Amar (Agence nationale des barrages), “le niveau actuel est de 80 millions de mètres cubes, l'eau sert à l'irrigation en amont des lâchers sur le périmètre de Guelma et l'irrigation illicite en amont sur 200 ha par des exploitants agricoles, notamment des producteurs de pomme de terre qui ne fait qu'augmenter le taux d'envasement. Nous souhaitons q'un arrêté du wali de Souk-Ahras vienne stopper cela”. Pas moins de 1 000 ha ont besoin d'une opération de reboisement dans le cadre des différents programmes de développement, au-delà de la zone inondable du côté de Bir Bouhouch et Zouabi. Selon M. Kellab, directeur de l'hydraulique de la wilaya d'Oum El Bouaghi, “l'étude du périmètre d'irrigation (5 000 ha) a été confiée, dans un premier temps, à un bureau d'études algérien Hydro-projets Est. Le contrat a été ensuite résilié et confié, en 2002, à un bureau d'études de l'ex-Yougoslavie. L'étude devait être achevée à la fin 2004 mais elle encore pris un retard d'une année. La dernière phase sera approuvée cette semaine et nous espérons que l'opération sera inscrite en 2006 sur proposition de l'Onid (fusion de l'OPI et de l'Agid)”. Selon la même source, une étude portant sur la jonction entre les barrages de Oued Charef et de Aïn Delia est en cours. Pour rappel, le barrage de Aïn Delia (Souk- Ahras) alimente en eau potable la ville de Aïn Beïda dans la wilaya d'Oum El Bouaghi à raison de 4 000 m3 par jour au lieu des 7 000 prévus, à cause des fuites et de la vétusté des motopompes de la station. On parle justement d'une opération de renouvellement des équipements de la station et d'une partie de la conduite ; les travaux sont en cours et c'est Souk-Ahras qui gère l'opération. Le futur périmètre est l'espoir des populations de la région, il générera sans nul doute des milliers d'emplois directs et indirects et lancera l'action économique tant attendue. B. Nacer