Le ministre de l'éducation a indiqué, jeudi, devant les députés, que “le gouvernement est décidé à accorder un intérêt particulier à cette filière et n'est pas prêt à laisser d'autres, à l'exemple des associations, l'enseigner à sa place”. Huit ministres ont répondu jeudi dernier aux préoccupations des députés. Dans une séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, Tayeb Bélaïz, Boubekeur Benbouzid, Yahia Guidoum, Abdelmalek Sellal, Mohamed Chérif Abbas, Nadir Hamimid, Nouredine Moussa et Amar Goul ont eu, chacun de son côté, à défendre les politiques suivies dans leurs secteurs respectifs. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a été interpellé sur deux dossiers : les erreurs faites sur les livres scolaires et la suppression de la filière des sciences islamiques. Le ministre qui a rappelé que la question a été prise en charge par “les plus hautes autorités de l'Etat” a expliqué que “nous avons différé huit spécialités parmi lesquelles les sciences islamiques partant de considérations pédagogiques qui font que ces spécialités délicates exigent une solide connaissance de l'analyse, de la déduction et de la démonstration”. Il a également noté que l'éducation islamique est “enseignée dans tous les paliers de l'enseignement, du primaire à la terminale”. Cependant, a-t-il précisé, “le gouvernement est décidé à accorder un intérêt particulier à cette discipline et n'est pas prêt à laisser d'autres, à l'image des associations, l'enseigner à sa place pour éviter toute dérive”. Concernant les erreurs constatées dans certains livres scolaires et relevés par les députés, Benbouzid a noté que “la confection des livres est confiée à des enseignants dont la bonne fois n'est plus à prouver”. “Nous sommes entrés dans une dynamique tendant à améliorer le livre scolaire dans son contenant et son contenu”, a-t-il indiqué avant de souligner que “nous en sommes qu'au début de la réforme qui requiert du temps pour investir dans un travail de qualité”. Affirmant avoir atteint aujourd'hui l'un des objectifs de la réforme qui consiste à ce que chaque élève ait son livre, le ministre a annoncé que 65 000 livres scolaires seront produits avant la prochaine rentrée. La justice a eu sa part dans les débats. En réponse à une question en rapport avec les modalités d'aide et de soutien à la médecine légale, le ministre de la Justice, Tayeb Bélaïz, a affirmé que son secteur “n'a pas pour attribution ni pour compétence de doter cette spécialité de moyens scientifiques et technologiques bien qu'il en tire profit”. “La médecine légale dépend du secteur de la Santé”, a dit Bélaïz tout en rappelant la rencontre organisée par son département sur cette question en mai dernier et qui a débouché sur une série de recommandations dont “la création d'une commission nationale mixte devant proposer un cadre juridique aux médecins légistes, organiser leurs relations avec la justice et proposer tout ce qui est à même de développer la médecine légale au service de la justice”. Le ministre des Moudjahidine, qui a eu à répondre sur le retard et la difficulté éprouvée par les moudjahidine et les ayants droit dans l'obtention de documents auprès de certaines directions des moudjahidine, a relevé que “le retrait de ces documents dont le certificat d'affiliation à l'Armée de libération nationale n'est pas limité à un nombre précis”, soulignant que “rien n'empêche le retrait de plusieurs exemplaires”. Ce certificat “valable pour une année” a précisé le ministre, ajoutant que son département “a introduit de nouveaux modes de travail dans les directions régionales” et œuvre à “combler certaines lacunes et remédier aux dysfonctionnements dans la gestion”. Dans le secteur de l'Habitat, le ministre de tutelle, Nadir Hamimid a eu à annoncer que le gouvernement s'intéressera prochainement au “vieux bâti”, tout en indiquant que “les constructions non conformes aux normes réglementaires seront démolies”. Abordant une question relative au décret institué en 1989 portant aide aux familles nécessiteuses dans le cadre du règlement de leur loyer, le ministre a noté la difficulté pour le gouvernement de distinguer “les familles nécessiteuses de celles nanties”. “Le ministre de la Solidarité est en passe d'établir une carte pour les familles nécessiteuses qui nous permettra d'y voir plus clair”, note-t-il. Trois autres ministres ont également focalisé l'intérêt des parlementaires. Si Sellal et Ghoul ont répondu aux préoccupations locales dont se sont fait l'écho les députés, Nouredine Moussa, le ministre du Tourisme, a eu, quant à lui, à exposer les grands axes de la stratégie arrêtée par son département pour développer le secteur du tourisme à l'horizon 2015. Cette stratégie, a encore souligné le ministre, est à même de “relancer l'investissement touristique”, notant que son département a enregistré “700 demandes d'investissement destinées à améliorer les prestations hôtelières en Algérie”. NADIA MELLAL