Amener les citoyens aux bureaux de vote aujourd'hui pour y accomplir leur droit est en soi une réussite. Aujourd'hui, toutes les analyses sur ce scrutin hors norme trouveront leur confirmation ou leur disqualification. Les élections partielles de ce jour ont pourtant des enjeux qui, pour une fois, ne se limitent pas à la durée du mandat, de dix-huit mois seulement, rappelons-le. Les partis en lice ont tous utilisé la campagne électorale, soit pour regagner la région de Kabylie, soit pour s'y implanter. Mais le principal souci a été, cependant, de remobiliser un électorat trop souvent malmené et parfois trompé. Les stigmates du Printemps noir, les déceptions du dialogue avec le gouvernement, les provocations des autorités ont largement entamé la confiance des électeurs en leurs institutions politiques. D'autant que la campagne a été menée sur les annonces répétées de fraude programmée, “en marche”, selon la formule du FFS et du RCD. À juste titre d'ailleurs, aucune consultation n'ayant échappé au doute, à la manipulation des résultats et, bien entendu, à la contestation. Amener les citoyens aux bureaux de vote aujourd'hui pour y accomplir leur droit est en soi une réussite. Comme cela a été le cas aussi dans la confection des listes de candidats sollicités pour un mandat réduit, sachant tous les problèmes de la région et ses spécificités. Être maire ou membre d'assemblée locale dans des wilayas laissées à l'écart du développement depuis des années ne sera certainement pas une sinécure. Et c'est toute l'originalité de ce scrutin. Il faut réellement y croire pour aller voter et il fallait vraiment croire au changement pour se présenter. En ce sens, il est important, car il révélera si les Algériens ont encore l'énergie, l'espoir et l'engagement suffisants pour imposer le progrès dans la gestion de leur communauté. G. K.