Finalement, le vote sanction n'a pas eu lieu à Chetma et la carte du tribalisme n'a pas fait la différence. C'est le maire sortant qui a eu la confiance des Chetmaouis. Quatre des 7 sièges sont revenus au RND (52,79%), 2 au FLN (29,61%) et 1 au FNA (13,36%), ce qui donne au parti de Ouyahia la majorité nécessaire pour gérer à l'aise la palmeraie durant les 18 mois qui reste du mandat en cours. Hier, à la lecture officielle des résultats, si la joie contenue était perceptible chez les partisans du RND, l'état-major local du FLN était toujours sous l'effet d'annonce qu'il subissait dès la veille, lors de la clôture des opérations de dépouillement des bulletins dans les deux centres. En effet, l'opération électorale s'est déroulée, dans son ensemble, dans des conditions qui ne “l'entachent d'aucune irrégularité à même d'influencer sur la tendance des résultats”, selon le wali de Biskra, qui s'exprimait lors d'un point de presse. La tête de liste FLN, joint par téléphone, lui, s'est dit, hier matin, se soumettre à la sanction des urnes tout en étant prêt, avec ses colistiers, à collaborer avec le nouveau premier magistrat de la commune qui n'est autre que le maire sortant. Jeudi matin, jour de vote, la présence policière qui se faisait discrète la veille , était omniprésente. Une dizaine de Nissan, avec une cinquantaine de gendarmes, encadraient le centre de vote, faisant face au siège de la mairie. Les gendarmes quadrillaient tout le secteur, filtrant les flux vers les bureaux du centre. Un hélicoptère de la Gendarmerie nationale survolait la région en fin de matinée. Dans les permanences des parties en lice, le calme régnait. Le travail de proximité est privilégié. Le siège du FLN situé à l'entrée du village, faisant office de permanence électorale où deux banderoles, l'une de l'UNJA qui n'a jamais cessé ici d'être une organisation de masse de l'ex-parti unique, et l'autre faisant l'éloge de l'enfant du terroir Saïd Barkat, est resté fermé presque durant toute la journée. La permanence du RND, située sur l'esplanade de la place du village est restée ouverte jusqu'à 13 heures. À moins de 100 mètres, sur la route principale qui traverse le village et mène vers le vieux Chetma, près de la mosquée où le FNA tenait sa permanence, on offrait thé et café aux curieux et sympathisants jusqu'à une heure tardive. À 11h, alors que Chetma est une localité rurale, le taux de participation était de 9%. À 14h, boosté par la participation des femmes, le taux est passé à 37,80 %. Les électeurs, une fois le vote accompli, prenaient place en face du centre de vote sous l'œil des gendarmes. C'est comme si, après le glissement du bulletin à travers la fente de l'urne reste une autre tâche, celle de veiller au non-détournement de sa voix. Lors de la clôture des bureaux, à 19h, le taux est passé à 55,29%. Si aux premières heures de la journée, les représentants du FLN étaient confiants, ils changeaient de mine au fur et à mesure que le temps passait. Les retardataires s'avéraient des sympathisants du RND qui a gardé dans son ensemble la liste d'octobre 2002 à l'inverse des 5 autres partis politiques. Hier matin après l'annonce des résultats, le calme régnait à Chetma, la palmeraie où entre deux cafés, il y a un café. Les choses liées à la gestion de la commune sont rentrées dans l'ordre. Un ordre qui va influencer sur le cours de la vie des citoyens de la localité et aussi sur l'emprise des formations politiques sur les différentes assemblées issues des prochaines échéances. Le FLN (qui a le plus de militants structurés dans la commune) est le grand perdant dans un jeu où il ne veut compter dans ses atouts que sur la carte tribale. M. K.