Le dossier réhabilitation du bâti touché par le séisme 2003 n'a pas fini de dévoiler tous ses secrets. Lancés dans la hâte, compte tenu de l'urgence imposée, les travaux de réfection se sont avérés dans beaucoup de cas non conformes car confiés à des entreprises n'ayant pas une expérience dans ce domaine. Résultat : des habitations menacent aujourd'hui de s'écrouler comme un château de cartes. À Bab El Oued et plus précisément au 3, rue Mohamed-Hendou (ex-Docteur-Bodichon), l'entreprise en charge de la réhabilitation de l'immeuble classé orange 4 par le CTC est mise à l'index par les locataires. Dans un courrier adressé en février 2004 à l'Opgi de Bir Mourad Raïs, ils dénoncent “l'incapacité de ladite société en matière de travaux effectués non seulement par des ouvriers non qualifiés pour ce genre d'opérations mais en plus ils sont supervisés par un jeune placé comme chef de chantier par l'entrepreneur. Ce jeune n'a pas la notion du danger et n'est pas conscient de la gravité de l'état de la bâtisse car il est dépourvu de toute expérience en matière de construction et de réhabilitation, ce qui a contraint certains d'entre nous à refaire les travaux à leurs propres frais”. Pour ces locataires, le malheur est loin d'être fini. Leur représentante, Nadia Gacem, qui s'est adressée à notre rédaction raconte, en effet, que les fissures et les lézardes colmatées ont ressurgi. Pis, l'immeuble risque aujourd'hui de s'effondrer. “L'Opgi de Bir Mourad Raïs qui a engagé l'entrepreneur en question refuse de se rendre à l'évidence. J'ai été même agressée au sein de cet office par l'entrepreneur en charge de la réhabilitation de l'immeuble alors que le DG de l'Opgi réfute l'accusation. Une enquête menée par mes soins a même conclu que l'entrepreneur en question a utilisé un nom d'emprunt, ce qui est très grave au regard de la loi.” La plaignante souligne également le silence de l'office concernant des dépassements opérés par un voisin qui aurait squatté la terrasse du 1er étage (bien commun) sur laquelle des transformations ont été apportées. L'APC a d'ailleurs, comme le confirment les diverses correspondances, mis en demeure ledit locataire à devoir remettre la terrasse à son état initial. Pour rappel, cet immeuble ayant subi de sérieux dégâts suite au violent séisme de 2003 date du début du siècle dernier. L'ancien wali délégué de Bab El Oued, M. Kadi, avait été saisi sur ce problème. Il avait alors répondu que son administration “n'a pas pris la décision, à savoir restaurer l'immeuble ou carrément évacuer les habitants car la restauration de la bâtisse exige au bas mot un milliard de centimes”. Pour en savoir plus, nous avons à plusieurs fois essayé de joindre le DG de l'Opgi de Bir Mourad Raïs, en vain. A. F.