Un certain “comité national de soutien au programme du président de la République” s'en est pris dernièrement au syndicat national des douanes, membre de la Coordination syndicale UGTA et dirigée par Ahmed Badaoui. Dans une lettre mise en circulation depuis le 20 novembre dernier, dont Liberté détient une copie, ce comité interpelle Sid-Ali Lebib, patron de l'institution douanière. Au nom de la défense d'une “institution de souveraineté de l'Etat”, il est demandé à ce dernier de saisir les pouvoirs publics pour interdire notamment les activités du syndicat national. Cette situation a fait réagir l'organisation syndicale qui l'a qualifiée de “nouvelle dérive” violant les “fondements constitutionnels et (les) lois de la République”, référence faite à “l'exercice du droit syndical”. Dans un communiqué parvenu hier à la rédaction, ce syndicat se demande comment en 2005, au moment où des espaces de liberté ont été arrachés au prix de grands sacrifices “des voies administratives alliées à d'autres voies syndicales demandent restriction de ces espaces”. Il dénonce cette “nouvelle tentative de manipulation” et interpelle les pouvoirs publics “pour mettre un terme” à cette situation. Il demande, en outre, aux cadres en particulier sollicités pour signer le document du comité de soutien de “se démarquer de cette démarche”, non sans appeler la Centrale syndicale UGTA à réagir et à prendre ses responsabilités. Hier, en fin de journée, on a appris qu'Ahmed Badaoui, un des membres actifs de la Coordination syndicale de l'UGTA, créée en septembre dernier pour la réorganisation de la Centrale syndicale en relation avec les nouvelles données économicosociales, a fait l'objet d'une décision de licenciement, émanant de l'administration des douanes : celle-ci lui reproche d'avoir porté atteinte à l'ordre de l'institution douanière. Comment va réagir l'UGTA et les syndicalistes de base à l'origine de la création de la coordination ? Affaire à suivre. H. Ameyar