Il a beaucoup été question, hier, à l'hôtel Mazafran de Zéralda de la coordination syndicale UGTA, nouvellement créée. D'abord parce que des syndicats des autres secteurs (Epal, BDL et BEA) et un membre de la commission nationale exécutive de l'UGTA (CEN), adhérents à cette coordination, sont intervenus lors du conseil national du syndicat des douanes, en leur qualité d'invités. Ensuite, parce qu'une dizaine d'éléments du syndicat des douanes ont quitté la salle, après avoir affiché clairement leur hostilité vis-à-vis de la jeune coordination syndicale. Les 9 syndicalistes récalcitrants, représentants seulement deux sections syndicales, ont même fait appel à la police, pour annuler la rencontre de Zéralda, mais aussi pour discréditer le numéro un du syndicat de l'institution douanière, à savoir Ahmed Badaoui. “Nous demandons le retrait de confiance à Badaoui”, ont-ils déclaré à la presse, avant de quitter les lieux. L'incident a produit l'effet contraire. Les membres restants du conseil national du syndicat des douanes, environ une quarantaine, à la tête de plus de 60 sections syndicales, ont annoncé leur adhésion officielle à la coordination syndicale UGTA. Ils se sont en outre — toujours par vote à main levée — prononcés majoritairement pour la grève dans leur secteur. Dans son intervention, Badaoui n'a pas exclu l'idée d'un débrayage général qui touchera l'ensemble des secteurs représentés dans la coordination syndicale. Une décision qui pourrait être prise par celle-ci, au cours de sa réunion du 23 novembre prochain. “L'UGTA doit devenir comme les autres organisations syndicales internationales, une confédération, un pôle rassembleur”, a souligné le SG du syndicat des douanes à Liberté. Badaoui n'a pas caché qu'en raison de la “nouvelle donne” caractérisée par l'économie de marché, voire par “le libéralisme sauvage”, ce sont “les syndicats des branches et les fédérations qui sont habilités à négocier dans leur secteur”. Les unions locales et de wilaya auront alors “beaucoup plus une mission organique”. Badaoui a plaidé pour la révision des “formes de fonctionnement, de gestion et d'organisation de l'Ugta”, estimant que le 11e congrès de l'organisation syndicale est tout désigné pour aider à franchir le cap de la mutation. HAFIDA AMEYAR