Après une suspension d'une heure suite à la lecture du témoignage de Ouaddah Cheikh, ancien haut responsable des renseignements, qui accuse le demi-frère de Saddam Hussein, Barzan al Takriti, un des accusés, d'avoir supervisé la répression contre le village de Doujaïl, le Haut Tribunal pénal irakien a ajourné le procès au 5 décembre. Pour rappel, ce témoignage avait été recueilli par le tribunal à l'hôpital peu avant son décès fin octobre à l'âge de 54 ans. “Les forces de sécurité ont reçu l'ordre de Barzan Ibrahim al-Hassan al Tikriti, demi-frère de Saddam Hussein et ancien chef des services de renseignements, de se déployer à travers la localité et ont commencé à arrêter des familles entières”, avait affirmé le témoin sur son lit de mort. La raison du report du procès est de permettre à l'ancien vice-président irakien Taha Yassine Ramadan de trouver un avocat, après qu'il eut refusé celui qui lui avait été commis d'office. A signaler que le président du tribunal avait auparavant autorisé trois avocats étrangers à défendre l'ancien dictateur devant la cour : l'ancien ministre américain de la Justice, Ramsey Clark, le Koweïtien Issam Azzaoui et l'ancien ministre qatari de la Justice, Nagib Nouaïmi, qui plaideront sous l'autorité de l'avocat irakien Khalil Doulaïmi. Fidèle à sa réputation, Saddam Hussein a interpellé sans ménagement le président du Haut Tribunal pénal irakien. Il s'est plaint sur un ton véhément d'avoir été maltraité par ses gardes américains, qui lui ont confisqué ses notes et son stylo avant d'entrer dans la salle d'audience. Il a demandé au président du tribunal “d'ordonner à ces étrangers et conquérants” de changer de comportement à son égard. Il y a lieu de noter que Saddam Hussein déchaîne toujours les passions en Irak. Ainsi, alors qu'à Doujaïl, quelque 200 habitants ont appelé à son exécution, à Tikrit, ancien fief du président irakien déchu, plusieurs dizaines d'habitants ont manifesté lundi dans cette ville située à 130 km au nord de Bagdad pour demander sa libération. K. A./Agences