De l'avis de plusieurs chirurgiens, la pratique des circoncisions collectives est courante depuis le début des années 90. Les chirurgiens sollicités à titre personnel, ou par leur tutelle, ne peuvent décliner les invitations au risque de se voir taxer de tous les noms, y compris celui de rabat-joie pour ne pas dire autre chose. Les accidents liés à ce geste médical sont omniprésents, seulement leur proportion est limitée dans les normes. Les cas les plus courants ont pour théâtre le monde rural où le rituel est accompli par des bénévoles démunis de compétences médicales. Le drame est souvent caché à l'opinion car, la disparition de l'organe sexuel est un tabou à mettre à l'abri du regard de l'autre. Pour le cas de Khroub, à la question si le système de santé a été défaillant, les réponses ont été toutes positives. Pour un énarque, traînant une trentaine d'années d'exercice dans la gestion en milieu hospitalier “on parle du vide juridique en matière du rituel lié à circoncision, mais cela s'applique aux cas pratiqués hors structures de santé et par du personnel non affilié à ces structures. Pour le cas de Constantine, la législation existe, elle est liée à l'exercice d'un geste médical, par un corps médical, suite à une injonction de l'autorité de tutelle hors enceinte spécialisée et sans logistique adéquate”.