La traditionnelle opération de circoncision collective, prise en charge par des associations caritatives à l'occasion du 27e jour de Ramadhan, a pris cette année une autre dimension à Oran, avec cette fois-ci l'implication directe de la DSP. En effet, suite à l'instruction ministérielle qui interdit désormais “les circoncisions collectives en dehors des établissements de santé publics et privés” et qui exige encore que “l'acte chirurgical soit effectué par un chirurgien pour une bonne prise en charge du malade” a été suivie d'application, ce qui a réjoui l'ensemble des parents. Tous sont encore traumatisés par les récentes affaires au niveau de plusieurs wilayas et qui se sont soldées par des “mutilations” sur des jeunes garçons qui étaient tombés entre les mains de personnes n'ayant pas su pratiquer l'acte chirurgical comme il se doit. Ainsi, ce jeudi, au centre de santé public de proximité Emir-Khaled d'Eckmühl, à Oran, 3 associations se sont concertées et ont dressé une liste d'une soixantaine de garçons issus de milieux défavorisés. L'opération de circoncision qui les a concernés à été menée avec la DSP, le personnel du centre de santé et ces associations. 7 chirurgiens se sont relayés pour opérer les enfants qui, accompagnés de leurs parents, ont bénéficié en même temps de la tenue traditionnelle et de cadeaux offerts par les associations. Au milieu du brouhaha, des pleurs des enfants et des youyous des mères, une ambiance particulière a régné durant toute la matinée. Un chirurgien nous rappelle que “l'acte de circoncire n'est pas un acte banal et peut comporter des risques s'il n'est pas pratiqué avec précaution comme certains charlatans se sont permis de le faire par le passé”. L'hygiène et la stérilisation des instruments ont encore été soulignées par le chirurgien comme étant indispensables et vitales. D'ailleurs, ce jeudi, alors que chaque parent devait en même temps fournir un dossier médical complet de son garçon, l'un des chirurgiens a constaté chez l'un d'entre eux âgé de 6 mois une anomalie et a refusé de le circoncire. “Nous allons l'orienter vers le service du CHUO où il devra d'abord subir une légère opération au cours de laquelle on pourra alors seulement procéder à sa circoncision.” Pour la mère qui ne s'était rendue compte de rien, une fois la stupeur et la crainte passées, elle s'en est trouvée soulagée car sans cette nouvelle disposition, il est à craindre que son fils aurait pu subir des dommages irréversibles si la circoncision était effectuée ailleurs sans véritable contrôle. À noter que durant tout ce mois de Ramadhan, la DSP a coordonné de la même façon la circoncision de près de 400 garçons défavorisés.