Avec cette infrastructure, le problème de moyens de production se pose avec moins d'acuité. Mais reste à savoir si les réseaux de distribution vont répondre positivement aux pics de demande d'ici à la fin de l'hiver. Plus tôt que prévu, l'achèvement des travaux de transfert des eaux du barrage de Taksebt vers les wilayas d'Alger et de Boumerdès est prévu dans un peu plus d'un an et demi, précisément en juillet 2007, a indiqué M. Fortin, président de SNC Lavalin Maghreb lors de la conférence de presse organisée hier à l'occasion de l'inauguration du siège de SNC Lavalin Maghreb à Alger. Le chef de l'Etat a demandé au groupe canadien, qui a décroché le contrat d'une valeur de 600 millions de dollars, de ramener les délais de réalisation de 37 mois, à 28 mois. SNC Lavalin a accepté. “C'est possible. Il faut plus de moyens”, a ajouté M. Fortin. Initialement, le projet devait être complètement bouclé en 2008. Les travaux ont démarré en février 2005. À partir de l'été 2007, il sera donc mis fin aux restrictions dans l'alimentation en eau potable. On va vers une distribution continue, de l'eau h24 pour le centre en 2007, si les réseaux suivent, d'où l'intérêt de l'accord de gestion de la distribution de l'eau dans la capitale qui sera bientôt signé avec le groupe de réputation mondiale Suez. Tizi Ouzou sera la première ville à recevoir de l'eau de façon continue, si bien entendu son réseau répond à ces quantités. “En décembre 2005, Tizi Ouzou sera alimentée en quantités du barrage de Taksebt. Draâ Ben-Kheda le sera fin 2006”, a ajouté M. Fortin Le barrage de Taksebt ne constitue pas la seule sécurité pour la capitale. Deux grosses usines de dessalement sont prévues d'une capacité globale de 300 000 m3/jour et qui seront achevées en 2008. Celle de Zéralda sera réalisée dans un délai de deux ans par SNC Lavalin. Le barrage de Koudiat-Acerdoune, qui sera livré dans deux ans, peut sans travaux de transfert être d'un appoint pour la capitale (il se situe en amont : eaux transférées par dérivation). En plus, le centre bénéficie de l'interconnexion réalisée par SNC Lavalin entre les barrages de Ghrib, Boukourdane et Bouroumi. Tous ces chantiers sont destinés à assurer une alimentation continue pour les habitants de la capitale pour 20 ans (jusqu'au-delà de 2020). Oran bénéficiera à la fois d'usines de dessalement et du grand projet MAO, un transfert des eaux de l'oued Cheliff. Là, dans un peu plus de deux ans, ses problèmes d'AEP seront réglés. C'est le cas également des villes situées sur les Hauts-Plateaux : Constantine, Khroub, Sétif, Batna, Khenchela. Une alimentation continue leur sera assurée en 2008-2009, avec l'achèvement des travaux de transfert à partir du barrage de Béni Haroun. Si parallèlement, les travaux de réhabilitation des réseaux sont menés avec efficacité. Outre le secteur de l'hydraulique, SNC Lavalin s'est impliqué dans celui de l'électricité. Elle réalise et exploite la centrale électrique de Skikda de 825 MW en partenariat avec Sonatrach et Sonelgaz. Une première tranche de 400 MW est venue renforcer ce mois de novembre les moyens de production nationaux. En principe, cet appoint permettra d'éviter des délestages cet hiver. Dans un communiqué, Sonelgaz, à la suite de la vague de froid ces derniers jours, avait alerté l'opinion publique sur un pic de la demande, invitant les usagers à de la modération dans la consommation électrique. Façon de dire que le spectre des coupures d'électricité plane toujours. La centrale de Skikda en appoint, en principe, il y aurait moins de problèmes. Là également, la question est de savoir si les réseaux de distribution vont suivre, c'est-à-dire répondre positivement à ces pics de demande. Sonelgaz a un lourd programme de réhabilitation des réseaux. Mais il faut un peu plus de temps pour les rénover. En avril prochain, une seconde tranche de 400 MW, composante de la centrale de Skikda sera mise en service. Le spectre des coupures d'électricité : une première tranche de 400 MW mise en service SNC Lavalin, dans le cadre de ce contrat, a convenu d'entrer dans le capital de la société chargée de la réalisation et de l'exploitation de la centrale de Skikda. Elle est retenue au même titre que la firme allemande Siemens pour la réalisation du mégaprojet de centrale de 1 200 MW de Hadjeret Ennouss à Cherchell. La sélection définitive interviendra en principe vers la fin de l'année. Le soumissionnaire retenu devra participer entre 25% à 65% du capital de la société chargée de la réalisation et de l'exploitation de la centrale. Avec ces participations, on assiste dans le cadre de la démonopolisation du secteur à l'émergence des premiers producteurs privés d'électricité. M. Fortin a souligné que SNC Lavalin compte être un acteur non négligeable dans la production d'électricité en Algérie au cours des prochaines années. SNC Lavalin s'intéresse à l'autoroute Est-Ouest SNC Lavalin compte soumissionner aux appels d'offres pour la réalisation des trois tronçons de l'autoroute Est-Ouest, a répondu le même responsable. Le groupe canadien a à son actif la réalisation de 4 000 kilomètres d'autoroute. À noter que le chiffre d'affaires de SNC Lavalin en Algérie est de 20 milliards de dinars, soit environ 300 millions de dollars. Il représente 5 à 10% du chiffre d'affaires global du groupe. Elle a investi 5 milliards de dinars en Algérie, soit environ 70 millions de dollars US. Il emploie 1 200 salariés dans le pays dont 10% d'expatriés, sans compter les 4 000 travailleurs recensés dans les chantiers de SNC Lavalin en Algérie. Ce groupe, qui est la première société d'ingénierie au Canada, compte parmi les leaders du domaine dans le monde. N. Ryad