Le journal Alger Républicain a consacré, hier, son forum syndical à “la situation dans le mouvement syndical”, à la veille du 11e congrès de l'UGTA, en particulier à la Coordination syndicale nouvellement créée. Les invités, membres de cette structure, ont eu à débattre pendant près de 2h des raisons ayant amené à la création de la Coordination syndicale UGTA, sorte d'”alliance syndicale”, ses positions par rapport aux questions de l'heure, la prochaine tenue du congrès national de l'UGTA et “la question de la répression” des syndicalistes, vue à travers notamment la mesure de licenciement d'Ahmed Badaoui, SG du syndicat national des douanes. Dans leurs réponses, Debiène, Badaoui, Morsi, Abbas et d'autres éléments de ladite coordination, dont 3 membres de la commission exécutive nationale (CEN) de l'UGTA, ont rappelé que l'alliance syndicale est née pour répondre à des exigences, à savoir le développement de la solidarité initialement au niveau de la zone portuaire, pour faire reculer “la hogra”. Mais, ce “cadre d'expression” a vite été rejoint par les syndicats d'autres entreprises souffrant de “restrictions des espaces démocratiques” au sein de l'UGTA même. “À l'exception de quelques structures, les autres de l'UGTA sont défaillantes”, a déclaré Badaoui en faisant référence au fonctionnement des unions locales et de wilaya de l'organisation, aux fédérations et aux syndicats, ainsi qu'à la CEN. Le syndicaliste, soutenu par les autres membres de la coordination, a en outre révélé qu'au-delà du cadre recherché pour “régler nos problèmes socioprofessionnels”, la coordination adhère à une des deux visions qui s'opposent au niveau de la Centrale syndicale de l'UGTA : celle de faire revenir l'organisation syndicale à “sa mission première qui est celle de la défense des intérêts des travailleurs”. “Aujourd'hui, la situation est mûre. Il faut réorganiser l'UGTA. Il faut aller vers une conférence nationale pour débattre des vrais problèmes qui se posent à l'UGTA et au monde du travail”, a indiqué de son côté Belahsine, membre de la Fédération de la métallurgie, qui a annoncé publiquement son “adhésion personnelle” à la Coordination syndicale. Le responsable syndical a aussi noté que “l'UGTA a toujours été inféodée au pouvoir” et que le moment est venu pour la dissocier du système. L'intervention de Belahsine, fondateur de l'ex-Coordination syndicale de 1998 dans le secteur de la métallurgie et la mécanique, a fini par délier les langues. On ne veut pas de l'OPA du RND sur l'UGTA, ont déclaré les syndicalistes. Ils ont clairement rejeté “tout contrôle partisan, quel que soit le parti politique”. H. A.