Ce segment d'activité important avance les freins serrés. L'Association algérienne des fournisseurs de services internet (AAFSI) a tiré la sonnette d'alarme face au risque de disparition de nombre de providers. L'association a saisi, selon son président M. Hamzaoui Sidi Mohamed, le gouvernement et l'Assemblée populaire nationale en leur remettant un rapport détaillé sur la situation du secteur des télécommunications en général et l'activité internet en particulier. Elle a dressé, selon M. Hamzaoui, un état des lieux depuis l'ouverture de ce secteur à la concurrence en 2000, tout en formulant plusieurs propositions pour améliorer la situation. Le président de l'AAFSI estime que “l'ouverture du secteur des télécommunications n'a pas de sens, s'il y a pas un marché concurrentiel réel”. Il a déclaré qu'“on n'a pas les moyens de cadrer ou réguler l'ouverture du secteur des télécommunications”. Or, la concurrence est faussée par le monopole d'Algérie Télécom sur certaines activités telles que l'internet à haut débit (ADSL) et le traitement préférentiel accordé à Djaweb, une filiale d'AT en termes de prix, indiquera-t-il. Il a souligné que “la concurrence n'est pas respectée par le provider public Djaweb qui n'applique pas les prix définitifs dans le catalogue d'interconnexion d'Algérie Télécom publié en juin 2005 notamment les tarifs de location des équipements et les liaisons spécialisées”. Pour M. Hamzaoui “il n'y a pas une concurrence entre les providers activant sur le marché algérien pour faire émerger les compétences”. Il a estimé, également, que “les prix des liaisons spécialisées sont très excessifs”. Une situation qui n'arrange pas, selon lui, les providers privés dont certains ont fermé, déjà, boutique. Il s'agit notamment de Algérie Com sis à l'ouest du pays, IGT de Sidi Bel-Abbès et Web Com d'Oran. Au total, il y a 12 providers qui ont déclaré faillite. Actuellement, il ne reste que 18 providers en activité contre 34 au début 2005. Les providers plaident en faveur de la création “d'une haute autorité publique qui s'occupera de la politique de développement des télécommunications en Algérie dont le statut s'inspirera de celui du Conseil stratégique des télécommunications et techniques de l'information en France”. L'association a proposé, également, l'organisation d'un débat national sur le développement des télécommunications et de l'internet en Algérie. L'AAFSI compte impliquer les politiques dans ce débat qui devra définir les grands axes de développement de ce secteur. Elle a interpellé, aussi, le gouvernement sur l'encouragement de l'industrie des nouvelles technologies de l'information, notamment les logiciels et services à valeur ajoutée en utilisant l'internet et la mise en place d'un back bone national IP. Le marché des télécommunications est évalué, selon M. Hamzaoui, à 3 milliards de dollars en 2005. Le nombre d'abonnés internet est estimé, selon M. Younès Grar, P-DG de Gecos, à 100 000 et celui des utilisateurs à 1,2 million en 2005. Le nombre de sites web est de 3 500. L'Association des providers n'a reçu, selon lui, aucune réponse à ces doléances, affirmera-t-il. Faïçal Medjahed