Outre les lenteurs bureaucratiques et les pratiques autoritaires imposées aux providers, les prix pratiqués aux fournisseurs d'accès Internet sont aberrants. Les fournisseurs d'accès Internet en Algérie risquent une véritable asphyxie financière face à la concurrence déloyale et au laisser- aller des hauts responsables. Ces providers agréés, qui ont acquis un terrain fertile pour le développement des technologies en Algérie dans des conditions difficiles, et sont confrontés chaque jour au diktat d'une décision politique aveugle, crient aux prix pratiqués jusque-là par le gouvernement algérien, créant du coup une concurrence déloyale. L'Association algérienne des fournisseurs de services Internet, qui a eu plusieurs audiences avec des ministères publics, s'interroge aujourd'hui comment peuvent évoluer des providers dans un terrain miné et quelle attitude adopter face à ces pratiques et aux lenteurs bureaucratiques délibérées. Jugeons-en : le bureau de l'association avait émis le souhait de voir les prix revus à la baisse, car un provider ne peut développer ses services avec un tarif de 5 000 USD pour la bande passante. En ce sens, le centre qui délivre la bande passante à Ben Aknoun est loin de répondre aux attentes de ces fournisseurs. Ce centre est lui-même laissé à l'abandon avec des pannes répétées. En outre, et à ce jour, les démarches entreprises par ces providers pour obtenir un ISP auprès de l'autorité de régulation sont restées vaines. Les rédacteurs de la déclaration ne comprennent pas les raisons des tergiversations des autorités compétentes. Sur le plan partenariat provider-Algérie Télécoms, les choses ne semblent pas bouger, ne serait-ce que pour faire valoir leurs doléances par le biais d'un cadre supérieur désigné à cet effet. Concernant les relations de l'association avec le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, il a été question de concurrence loyale, notamment avec la mise en œuvre de l'ISP Djaweb. Toujours au chapitre de la concurrence déloyale, une autre rencontre a également eu lieu avec l'Autorité de régulation pour prendre des mesures disciplinaires contre ceux qui font fi des lois du marché. En somme, l'association tire la sonnette d'alarme et estime que “le plus difficile dans la restructuration de l'économie est parfois le changement des mentalités des services administratifs et de gestion et que les habitudes ont la vie dure”. Il est clair que le déploiement des gros moyens pour moderniser le pays est là, mais faut-il associer le discours aux actes et laisser les bonnes volontés travailler. Car, en fait, chaque gouvernement essaye de désamorcer la situation. Vainement. F. B.