Dans une déclaration rendue publique, hier, il met en garde aussi ceux qui versent dans l'agitation, au mépris des textes et règlements régissant la centrale. Le front syndical connaît, ces jours-ci, des frémissements liés à la fois à des revendications socioprofessionnelles légitimes des travailleurs, mais aussi à la préparation du prochain congrès, qui donne lieu déjà à des manœuvres souterraines. Ces deux aspects s'ajoutant à la maladie du président de la République créent un contexte politique assez particulier pour pousser la Centrale syndicale à prendre une initiative politique sous la forme d'un appel à une trêve sociale. Un appel lancé à l'issue d'une réunion d'évaluation de la direction nationale de la Centrale syndicale. La Centrale syndicale, qui souhaite au passage un prompt rétablissement au chef de l'Etat, fait appel aux traditions séculaires de solidarité et de respect de notre peuple pour interpeller les travailleurs dans ce contexte particulier. “Fidèle à nos traditions séculaires de solidarité et de respect, la direction nationale de l'UGTA appelle l'ensemble des travailleuses et des travailleurs ainsi que les instances et les structures syndicales à observer une trêve”. Pour la direction de l'UGTA “l'appel à la trêve sociale constitue un élément de valeur de citoyenneté et de responsabilité de l'organisation syndicale” qui s'inscrit dans le cadre de l'esprit de “solidarité nationale à l'endroit du président de la République”. Tout en appelant à cette trêve, le temps que le chef de l'Etat reprenne ses fonctions, la direction de la centrale rappelle que “les préoccupations et les revendications des travailleurs demeurent le souci permanent et constant de l'UGTA”. Elle se dit, par ailleurs, convaincue que “la concertation et le dialogue fructueux avec les pouvoirs publics à tous les niveaux forment le cadre adéquat à leur règlement”. Mais au-delà de cet appel et dans des termes sibyllins, Abdelmadjid Sidi-Saïd adresse une mise en garde à l'endroit de ceux qui sont en train de danser plus vite que la musique, en prévision du prochain congrès. “La cohésion et l'unité syndicale, fondement de notre mission, ne doivent en aucun cas faire l'objet d'amalgame ou de confusion”. À ce titre, la direction de l'UGTA “rappelle à l'ensemble de ses élus, à tous les organes de la hiérarchie syndicale, au strict respect de l'application des statuts et des règlements intérieurs”. Message clair de la part de la centrale pour qui “le non-respect des dispositions statutaires et réglementaires, ainsi que des directives fera des mesures édictées par les règles régissant le fonctionnement de l'organisation”. En tout cas, le patron de la Centrale syndicale est décidé à frapper très fort pour, nous dit un de ses proches, “mettre fin à tout dérapage et à l'anarchie”. Selon la même source, dès qu'ils ont pris connaissance de l'appel à une trêve sociale, les responsables des fédérations et des Unions locales ont exprimé leur adhésion à la démarche du secrétaire général. N. Sebti