Encore une fois, le Mouloudia d'Oran s'est montré incapable de décrocher sa première victoire à domicile de la saison, se contentant d'une parité aux allures de défaite qui, même si elle ne le condamne pas encore, amenuise ses chances pour un maintien qui sera extrêmement difficile à assurer. Et, encore une fois, le catastrophique héritage légué par Meziane s'est vérifié sur le terrain, tant les joueurs recrutés par l'ex-président confirmèrent leurs limites, à l'instar des Rekkab, Ameur et autre Bel-Abbès. Même les confirmés Bradja, Binya et Fotso n'ont pas été à la hauteur de l'immense espoir placé en eux. La bonne surprise est, en revanche, venue du jeune Meddahi, excellent et meilleur joueur sur le terrain, ainsi que du gardien Smahi qui a, à lui seul, empêché le CSC de rentrer victorieux à Constantine en détournant notamment une tête décroisée de Bouferma qui se dirigeait vers la lucarne (67') et en sortant, surtout, dans les pieds de Derrahi à la 90'+ 5', empêchant ce dernier de transformer en but un joli service de Djabelkheïr, alors qu'il était seul face à trois clubistes. Après une première période monotone, marquée par un énorme ratage de Bradja à la 8' alors qu'il était en position idéale ainsi que par une intelligente incursion de Djabelkheïr, maladroitement conclue par une frappe au-dessus (22'), les visiteurs, qui avaient le match en main, se sont fait surprendre par un but contre le cours du jeu de Meddahi, qui mit à profit une superbe passe en profondeur des 60 mètres de Tarek Ghoul pour battre, du plat du pied, Belhani (69'). Galvanisés par cette réussite à 100% pour leur première véritable occasion, les Oranais, qui commençaient enfin à prendre le jeu à leur compte, seront assommés à la 83' par un penalty, transformé par Derrahi et sifflé suite à une main de Boussaïd dans la surface. K.O. debout, les Hamraoua s'en sont finalement bien sortis dans la mesure où n'était la maladresse de Djabelkheïr, pourtant seul à 10 mètres des bois (90') et de Derrahi, ils auraient sûrement été défaits le plus logiquement du monde, dans le terrible silence du huis clos. MEHDAOUI : “Satisfait et déçu à la foiS” L'entraîneur du CSC, Abderrahmane Mehdaoui, s'est déclaré à la fin du match “satisfait d'un côté mais déçu de l'autre”. “J'éprouve un sentiment mitigé. La satisfaction est mêlée aux regrets parce que je pense qu'on avait largement les moyens de l'emporter vu qu'on s'est procurés, à maintes reprises, la balle de la victoire. C'est cela le football ! Nous avions besoin d'un résultat positif ramené de l'extérieur. On l'a fait, même si à l'avenir on doit travailler davantage pour améliorer notre efficacité devant les buts. Quant au but encaissé, il l'a été suite à une erreur de marquage. Nous avons, cependant, démontré que nous avions de bonnes ressources psychologiques en parvenant à revenir au score”, estimera l'ex-entraîneur national. Drid : “Avec ces joueurs, je ne peux rien faire !” Dans tous ses états à la fin du match, l'entraîneur du Mouloudia d'Oran, Nasreddine Drid, a poussé un coup de gueule qui en dit long sur la véritable et très délicate situation dans laquelle se trouve l'équipe phare de l'Ouest. “Aujourd'hui, j'ai vraiment découvert que le mal est très profond, trop profond même. J'ai beau essayer de travailler, de recoller les morceaux, de colmater les brèches, rien n'y fait. C'est impossible. Le MCO a touché le fond. Et ceux qui l'ont ridiculisé et l'ont mené aussi bas, je veux dire les ex-dirigeants, devraient être emprisonnés pour le crime qu'ils ont commis”, pestera, en effet, l'entraîneur mouloudéen. Et d'ajouter : “Les joueurs ont tout donné, mais ce n'est pas suffisant ! Ils ne peuvent donner plus parce qu'ils sont très limités. La plupart d'entre eux ont été recrutés alors qu'ils jouaient dans des équipes de villages ! Malheureusement, c'est la vérité. Déjà, dès ma prise de fonction, j'ai dit, si vous pouvez me ramener au mercato 18 joueurs, faites-le. Car, avec ceux que j'ai sous ma coupe, je ne peux rien faire.” Drid s'est également attaqué “aux opportunistes de tout bord qui ne veulent que se servir du MCO et servir leurs intérêts”, affirmant qu'en dépit de la très difficile crise que traverse le club, “certains fossoyeurs ne sont là que pour leurs intérêts”. “Il faut que tout le monde s'unisse pour remonter la pente. Si on considère, d'ailleurs, que je n'ai rien apporté, je pars tout de suite. Mais ceux qui peuvent apporter quelque chose se manifestent. Il y va de la survie du MCO”, martèlera-t-il. A. KARIM