“Nous sommes pris en otage, victimes de lenteurs administratives entre la Caisse national du logement (CNL) et l'Ofares.” Ainsi s'est exprimé l'un des nombreux entrepreneurs qui avaient organisé, mercredi, un sit-in devant le siège de la wilaya d'Alger en signe de protestation contre les lenteurs accusées par les organismes concernés dans la régularisation de leur situation financière. Ces entrepreneurs, ayant répondu présent à l'appel du président de la République pour la reconstruction et la réhabilitation du bâti endommagé par le violent séisme de mai 2003, attendent, en effet, depuis près de deux ans leurs dus auprès du maître d'ouvrage l'Ofares. Plusieurs réclamations et sit-in, dont le dernier remonte à la semaine écoulée, sont restées sans suite sinon des promesses sans concrétisations. Il ressort de ce conflit une situation que les entrepreneurs refusent d'admettre car elle est liée à un problème d'assainissement financier qu'a entrepris la CNL avec l'Ofares sachant que la dite caisse a trouvé un manque de 15 milliards de centimes que l'office n'a jusque-là pas justifié. Une situation qui n'est peut-être pas près de connaître un dénouement mais qui reste très préjudiciable aux entrepreneurs pris en otages. Dans une déclaration citée dans ces mêmes colonnes, le directeur de l'Ofares a démenti la rumeur circulant dans le milieu des entrepreneurs que l'enveloppe allouée par l'Etat pour la réhabilitation était consommée. “Toutes les entreprises engagées dans cette opération seront régularisées”, avait-il déclaré. Cependant, il faut dire aussi que ce même responsable avait avancé au début de l'été dernier que les entrepreneurs allaient recevoir leurs dus dans un délai qui ne saurait dépasser 15 jours. Cela fait déjà près de six mois que cet engagement a été pris. Auparavant, plusieurs promesses identiques avaient été données. Ce qui a rendu les plaignants sceptiques. Tout récemment encore, M. Merah a fixé un délai d'un mois tout au plus pour le règlement de ce problème. “On veut bien le croire mais est-ce une promesse ferme ?” dira un des plaignants. En attendant cela, le wali d'Alger est le mieux placé pour trancher. A. F.