Ils étaient nombreux mardi dans la matinée à réclamer leur dû devant le siège de la wilaya. Par ce geste, ils tenaient à rencontrer un responsable dans l'espoir de lui arracher une date, une promesse ou encore une assurance quant aux paiements des prestations fournies au lendemain du séisme. Ils voulaient également faire savoir au wali d'Alger que les différentes rencontres avec l'Ofares, organisme qui les a engagés, se sont avérées infructueuses dans la mesure où l'office aurait, selon eux, avoué son incapacité à satisfaire pour le moment leurs doléances. Rencontrés sur place, certains d'entre eux n'ont pas caché leur colère accusant directement l'Ofares de tergiverser. “Il était question de nous payer au début de l'été dernier. Après plusieurs échéances, on s'est rendu compte qu'il n'y avait aucune volonté à régler le problème, pour la simple raison que l'office n'était pas en mesure d'honorer ses engagements” , dira l'un d'eux. Son collègue intervient pour expliquer que l'Ofares n'a pas de quoi payer. “L'office est tenu, dans le cadre d'un assainissement financier, de justifier un trou de 15 milliards auprès de la CNL (Caisse nationale du logement), faute de quoi il ne peut prétendre à un renflouement de ses caisses dans le cadre de cette opération. De source sûre, on apprend que l'administration de l'office a dépensé cet argent dans l'achat de véhicules, matériels et les recrutements de vacataires engagés dans l'opération réhabilitation du bâti. Ce n'est pas notre problème”, précisera-t-il. Un troisième confie que la CNL aurait demandé à l'Ofares de lui présenter les états et factures des entreprises concernées afin de les prendre en charge. “L'office n'aurait pas accepté cette proposition pour une raison qui reste bien énigmatique”. En somme, les entrepreneurs se sentent pris en otages dans une affaire cousue de considérations. Ils sont 240, toutes activités confondues, à se plaindre de cette situation. Au niveau de la wilaya, le directeur du cabinet a, selon eux, rassuré les représentants des plaignants leur faisant savoir que la “situation sera débloquée .” Ils veulent bien le croire d'autant plus qu'une information parle d'une réelle volonté du gouvernement à liquider ce dossier qui n'a que trop duré. Il y a lieu de rappeler que les entrepreneurs engagés dans les travaux d'embellissement dans le cadre de la tenue du sommet arabe en mars 2005 sont également concernés par ces revendications. Les montants des créances varient de 800 millions à 1,5 milliard de centimes par entreprise. A. F.