Plus de 40 entrepreneurs, représentant près de 140 entreprises et BET, ont observé dans le courant de la semaine un sit-in au niveau du siège de l'Ofares. Ils réclament leur dû pour les travaux de réfection pour lesquels la direction générale de cet office public de la wilaya les a engagés. Cela fait plusieurs mois qu'ils attendent leur régularisation financière. Si certains ont plus ou moins pu se débrouiller pour assurer les salaires des ouvriers, d'autres, en revanche, et ils sont très nombreux à crier famine, ont contracté des dettes qu'ils ne peuvent rembourser dans l'immédiat, car leur sort est toujours lié à la décision de l'administration de l'Ofares. Devant le siège de cet office, ils criaient à l'injustice et surtout aux engagements non tenus par les responsables qui auraient, selon nos interlocuteurs, promis de régler cette situation dans les meilleurs délais. Mais quand justement ? Les entrepreneurs ne croient plus aux paroles. “Plusieurs dates ont été avancées pour nous payer mais aucune n'a été respectée”, disent-ils. Pourtant, du côté de la Direction du logement, on a affirmé qu'un dossier relatif à la réhabilitation du bâti touché par le séisme de 2003 est clos. Le premier responsable de cette direction a même déclaré que 1 500 milliards de centimes ont été débloqués par la Caisse nationale du logement (CNL). “Nous demandons la présence du wali d'Alger sur les lieux car l'Ofares tergiverse”, fera remarquer l'un d'eux. Et pourquoi donc ? Selon les plaignants, l'enveloppe financière allouée à cette opération est épuisée. L'Ofares aurait payé des entrepreneurs engagés au début de l'opération et dont les contrats ont été résiliés en raison de la mauvaise qualité des prestations. Pour terminer les travaux laissés par les premiers, l'office a été obligé de faire appel à de nouveaux entrepreneurs qu'elle ne peut payer. Autrement dit, seule la CNL pourrait, dans ce cas, intervenir dans la mesure où c'est cette caisse qui reste l'unique pourvoyeur de fonds. La direction générale de l'Ofares donne une autre version des faits en reconnaissant la recevabilité des recours formulés par les entrepreneurs. “Il y a un rapprochement bancaire qui se fait actuellement avec la CNL. C'est un travail de titan, car il s'agit d'un pointage systématique. Du cas par cas. La caisse exige de nous un état détaillé afin d'assainir une situation qui n'est pas du tout facile à gérer. Toutefois, nous tenons à rassurer les entrepreneurs que le dossier connaîtra un dénouement dans 15 ou 20 jours”, précise M. Merah, DG de l'Ofares. Il ajoutera que la majorité a été payée à 60 ou 70 % de ce que l'office lui doit. Au sujet du retard dans les paiements, il dira que les plaignants ont reçu des avances sur contrat à la fin mai. “Il faut savoir que, par correction, nous payons par ordre d'arrivée et de priorité. Pour les BET, nous sommes en train de solder les avances.” Des réponses qui ne sont pas convaincantes aux yeux des plaignants. Ces derniers expliquent qu'ils ne sont pas censés connaître les considérations existant entre l'office et la CNL. Pour eux, il n'y a qu'une seule vérité : c'est l'Ofares qui les a engagés et c'est à ses responsables d'assumer jusqu'au bout les engagements pris. “Nous attendons depuis de longs mois. La situation se complique et le premier responsable de l'Ofares refuse de nous recevoir. C'est à lui que revient la décision”, reprochent-ils à M. Merah. Par ailleurs, ce dernier réfute l'accusation et se dit prêt à dialoguer. “La voie du dialogue est ouverte. Nous payerons le dû des entrepreneurs et des BET sans distinction. C'est une affaire de temps. Dans quelques jours, on verra plus clair”, souligne-t-il. Nous y reviendrons. A. F.