Les habitants de la commune de Cheffia, dans la daïra de Boutheldja wilaya d'El-Tarf, ont eu recours, hier, bien avant huit heures, à la fermeture de la route donnant sur diverses directions, notamment la wilaya de Annaba, de Bouhadjar et le chef-lieu de wilaya. Les émeutiers, qui se chiffraient par milliers, pour la plupart des jeunes, dont l'âge ne dépasse pas les 30 ans, ont usé dans leur action de blocs de pierres, de branchage, d'objets hétéroclites obstruant ainsi la route empêchant toute circulation routière. Dans la matinée, les manifestants ont refusé tout dialogue avec les autorités locales communales qui semblent dépassées par les problèmes se posant avec acuité à la municipalité. Les automobilistes ont été contraints de prendre un raccourci pour rentrer chez eux. Les contestataires ont exigé la présence du premier responsable de la wilaya pour pouvoir renoncer à leurs revendications purement sociales. Les délégués, qui ont été dépêchés par une foule en délire auprès des autorités, ont exigé des pouvoirs publics la mise à la disposition des jeunes lycéens et collégiens d'un bus pour assurer le transport des élèves qui se rendent quotidiennement au seul collège de la municipalité et au lycée qui se trouvent à une dizaine de kilomètres du chef-lieu communal. Les émeutiers n'ont été dispersés par les éléments de la brigade de la gendarmerie qu'après deux heures de contestation, et le trafic routier n'a repris qu'après que les autorités locales eurent rassuré les émeutiers. Les habitants de cette municipalité, renfermant de nombreux hameaux, se demandent où sont passés les véhicules remis par le ministre de la solidarité. Enfin, de nombreux élèves venant de Nadour, trois kilomètres du chef-lieu communal, et de plusieurs autres lieux-dits arpentent quotidiennement à pied cette distance pour rejoindre leur établissement. Tahar Boudjemaâ