Une famille de six personnes (une dame et ses cinq enfants) est l'objet d'une expulsion imminente du logement de fonction appartenant à Algérie Poste et qu'elle occupe depuis trente ans. Le PV remis par l'huissier de justice le 3 décembre courant donne à cette famille un très court délai pour quitter le logement ; après quoi, le recours aux procédures prévues par la loi seraient prises contre elle. La veuve Boudjema Z. qui nous a rendu visite à notre rédaction avait entre les mains une lettre ouverte qu'elle voulait adresser à toutes les instances du pays et en premier lieu à l'administration d'Algérie Poste qu'elle prie et sollicite pour trouver solution à son cas. “À qui dois-je m'adresser ?”, écrit-elle. La veuve raconte qu'elle et ses enfants n'ont aucune alternative si ce n'est la rue qui les attend. “Mon défunt mari Ali Boudjema a exercé en qualité d'inspecteur principal au bureau de poste d'El Mouradia. Il avait pendant 25 ans de services aux P et T une conscience irréprochable et une volonté sans faille pour redresser toutes les situations, même les plus difficiles. Ses efforts n'ont jamais cessé jusqu'à la veille de son congé lors duquel il est décédé dans un accident de la route le 9 août 1987. Tous ses mérites sont inscrits dans les arrêtés et notifications du ministère de la tutelle. Est-il juste pour tous ces services de mettre sa famille à la rue en l'expulsant du logement qu'elle a occupé depuis 1975, sans aucune alternative ?”, dit-elle. Cette dernière pose également un problème de discrimination à son égard puisqu'elle n'hésite pas à citer le cas d'un logement d'astreinte qui se trouve sur le même palier attribué à une personne qui n'exerce plus à Algérie Poste et de surcroît vit à l'étranger alors que ce même logement est fermé depuis 20 ans. “Pourquoi deux poids et deux mesures ?”, s'écrit-elle. Pour elle, les services sociaux ne se sont jamais inquiétés de ses revenus à la mort de son mari. “Depuis la mort de mon mari, aucune entité, y compris les P et T, n'a daigné par le biais de ses services sociaux me reloger ailleurs”, dira-t-elle. A. F.