La situation des familles habitant la cité Zucconi, datant de l'ère coloniale, devient de plus en plus précaire. Si les conditions de vie frisent déjà la misère, leur expulsion est imminente. En effet, ayant résidé dans ce site depuis près de quarante-cinq ans, leur terrain a été cédé en 1991 par l'ex-APC à de tierces personnes. Depuis, ces familles sont sommées de quitter les lieux après avoir été traînées devant le tribunal. Mercredi dernier, le pire a été évité alors que l'huissier, accompagné de la force publique, allait exécuter l'arrêté de démolition. Contacté en urgence, M. Saber Yahia, représentant du collectif des habitants et des jeunes de ladite cité, a finalement convaincu l'huissier de justice de surseoir à cette décision. “Immédiatement, nous nous sommes rendus à la mairie. Nous avons observé une action durant deux heures. Le maire nous a reçus. Il nous a promis de relancer la demande au wali en urgence de procéder à la distribution des soixante-douze logements faisant partie du programme FAD 2003”, nous a éclairé à ce sujet notre interlocuteur qui nous a remis une copie de cette correspondance envoyée au premier magistrat de la wilaya en juillet dernier dans laquelle on peut lire : “Nous venons vous faire une proposition d'affectation de logements publics locatifs à Draâ El-Mizan. Ces soixante-douze logements sont réceptionnables en août. Cette affectation se fera au profit d'une frange de citoyens démunis ayant fait l'objet d'expulsion par voie de justice, des citoyens occupants des structures de l'Etat suite aux intempéries après effondrement de leurs habitations, des citoyens à la précarité avérée.” Depuis, rien n'a été décidé à ce propos. M. Saber nous a fait savoir, par ailleurs, que ce problème a été signalé à toutes les autorités mêmes les plus hautes du pays, dont le président de la République, le chef du gouvernement et le ministre de l'Habitat. D'ailleurs, il nous a remis tout un dossier à ce sujet dont une autre copie d'une doléance (3e rappel) au wali, laquelle a été signée par le collectif des habitants des cités coloniales (cité de l'Indépendance de Draâ El-Mizan, cité de Maâmar, cité de Tazrout et cité de Boufhima) où des solutions lui ont été proposées dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire qui dure depuis des années. Les habitants concernés par cette expulsion sont décidés à ne pas quitter les lieux au péril de leur vie. “Nous mourrons sur place s'il le faut. Il faut que l'Etat nous donne des logements. Nous avons trop attendu”, grognait un citoyen dont l'habitation n'avait pour toit qu'un morceau en bâche. Les habitants de cette cité ont décidé de fermer l'APC ce dimanche. “L'huissier a promis de revenir le samedi. Nous n'allons pas nous laisser faire. Dimanche, nous allons fermer l'APC jusqu'à la venue du wali”, a insisté dans son intervention M. Saber. O. Ghilès