Liberté : Avec cette première vente, peut-on dire que le signe indien est vaincu ? Amokrane Louanchi : On est loin de ce genre de conclusions. Seulement, le dossier privatisation dans le secteur du tourisme avance avec l'adhésion de tous. Sur 22 hôtels proposés en 2004, 6 dossiers ont abouti, soit un taux ce 27%, d'ici la fin de l'année. Certains employés ont peur pour leur avenir socioprofessionnel suite à ce processus... C'était au début de l'expérience, et c'était légitime comme préoccupation. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Le transfert de la propriété n'a aucune incidence négative sur cet aspect car l'activité de l'hôtel est maintenu au moins pendant les 5 prochaines années, où un plan d'investissement de 75 millions de dinars est prévu dans le contrat de cession. Et pour les emplois ? Le repreneur s'est engagé contractuellement à maintenir l'ensemble du personnel en poste au 31 décembre prochain y compris les cadres de la direction. Aujourd'hui, on a même un problème avec ceux qui veulent partir malgré l'insistance du repreneur de les maintenir. Par ailleurs, nous avons obtenu du repreneur la reconduction de l'ensemble des textes sociaux dont le règlement intérieur et la convention collective. Mieux, on a négocié avec sucès l'application de l'article 28 de la loi 01-04 relatif à l'octroi au personnel d'une indemnité de reprise. La mise en application de cette disposition sera négociée entre les représentants du personnel et les nouveaux propriétaires. Mais on parle de blocage pour le cas de l'hôtel les Zianides de Tlemcen... À ma connaissance, il n' y a pas de problème majeur. Après El-Hidab, les 5 autres viendront. Il y a l'Hôtel d'Orient de Annaba, de Hammam Melouane, de Châteauneuf, le Grand-Hôtel et les Zianides. Pour ce dernier, on ne peut pas parler de blocage car les négociations sont toujours en cours en vue de concilier les intérêts et du repreneur et de l'Etat propriétaire. Tous les hôtels mis en vente ont subi une évaluation dont le contenu n'est divulgué que lors de l'examen par le CPE des dossiers de repreneurs. En tout cas, pour les Zianides, l'accord du CPE a été donné et le prix proposé par le repreneur est au-dessus du chiffre arrêté par l'évaluation. Il ne peut être qu'au moins égal à la valeur marchande dictée par le marché dans un jeu transparent duquel personne n'a été exclu. Le repreneur des Zianides a offert un montant de 60 milliards de centimes, et un business plan accompagné d'un plan d'investissement sur 5 ans des plus prometteurs. Vu l'état actuel de l'établissement, l'investissement est capital pour permettre à l'établissement de garder sa part de marché à moyen terme. Donc, le processus va se poursuivre… Oui. Il y a une offre. La demande se fait de plus en plus. C'est nouveau comme pratique dans le paysage économique national, mais les choses avancent. D'ici début janvier, les appels d'offres de 11 hôtels seront lancés. Il y aura des hôtels de l'EGT- Centre, l'EGT Sidi-Fredj, l'EGT Tipasa et l'EGT Annaba. Enfin, d'ici 2 années, le portefeuille public sera totalement cédé. Et pour les grands hôtels ? Cela va de soi que le traitement diffère pour les cas de El-Aurassi, El-Djazaïr, Aletti, Safir et Seybouse. C'est une banque d'affaires qui se charge de mener l'opération de cession d'actifs des ces établissements. Une cession totale ou partielle ? Seule la confrontation entre les études de marché et les impératifs stratégiques de l'Etat propriétaire imposeront le choix. Invités par le ministère en charge des réformes, prochainement on sera à Paris et dans d'autres villes françaises et européennes, certainement là où le gouvernement a des échos sur la présence d'éventuels investisseurs et on va plaider la cause de l'entreprise algérienne publique en quête de capitaux et de savoir-faire étrangers pour être prête à la concurrence internationale à l'orée de l'entrée en vigueur progressivement des différents accords nous permettant de prendre notre place dans la mondialisation. Et là, il faut souligner que nos émigrés sont un gisement à exploiter. Quel avenir pour les cadres des administrations centrales des EGT ? Pour les cadres des unités sièges, le même problème se pose pour ceux de Gestour. Des réflexions autour de leur redéploiement ou leur indemnisation, selon les cas, existent mais, on n'en est pas encore là, car ils sont actuellement l'outil d'intervention de l'Etat en matière de privatisation. Ils sont aussi concernés par le plan de formation initié et où une convention a été signée au mois de novembre dernier avec le ministère concerné. Ce programme de formation va toucher tout le secteur, y compris les hôtels cédés. Une façon pour l'Etat d'accompagner les nouveaux acquéreurs. Entretien réalisé par M. K.