Outre l'opération initiée par le MPPI avec l'assistance de la Banque mondiale, la SGP Gestour a arrêté un programme de privatisation qui touchera l'ensemble des infrastructures. La Société de gestion des participations, Gestour, réunira les 9 et 10 du mois en cours les PDG de toutes ses entreprises hôtelières (EGT) pour arrêter un plan d'activités. La rencontre vise, en fait, à définir les moyens et les formes de privatisation des hôtels. La SGP, en tant que gestionnaire de ces unités, a été instruite par le gouvernement, il y a près de deux mois, afin de formuler des propositions dans ce sens. Le programme, une fois approuvé, sera soumis au Conseil des participations de l'Etat (CPE) lors d'une autre réunion prévue pour la fin février. Depuis son installation officielle, en janvier dernier, par le Premier ministre, Gestour a effectué un diagnostic de la situation réelle de ses 17 filiales. Plusieurs dossiers de partenariat ont été ainsi ouverts. L'hôtel Azemmour, en construction dans la wilaya de Béjaïa, vient d'être cédé au groupe Khalifa. La cession de la carcasse de l'hôtel Châteauneuf d'Oran au profit d'un privé national est, en outre, en voie de finalisation. La reprise de ces structures se fera, estime M. Louanchi, chargé de la coordination et du portefeuille à Gestour, conformément au cahier des charges qui prévoit le maintien de l'activité, un plan d'emploi et la poursuite de l'investissement. Les hôtels subiront une rénovation avant leur privatisation L'hôtel Seybouse à Annaba, cédé au temps de l'ex- Conseil de privatisation, présidé par le Dr Mebtoul, à une société d'investissement libyenne n'a pas changé de propriétaire. Le sort de cette unité était jusque-là inconnu car son soumissionnaire n'avait plus donné signe de vie. Dès que le ministère de la Participation et de la Promotion des investissements (MPPI) a décidé d'inscrire cette infrastructure sur la liste des hôtels privatisables, le repreneur s'est aussitôt manifesté en demandant une réévaluation par un bureau d'études étranger. Les Libyens ont, paraît-il, contesté l'estimation fixée par l'ex-CP. La reprise de l'hôtel Es Safir, dont la privatisation a défrayé la chronique des mois durant, par l'APN, a été bien accueillie par Gestour. L'Assemblée nationale et l'EGT Centre qui gère cette infrastructure, sont toujours en négociations pour dégager une meilleure formule. Les deux parties buteraient sur le prix de cession, mais un terrain d'entente serait trouvé, selon une source proche de cette unité, dans les prochains jours. Quatre hôtels seront privatisés avec l'assistance de la Banque mondiale Parallèlement à cela, le département de M. Temmar a initié, avec l'assistance de la Banque mondiale, un autre programme de privatisation de quatre hôtels. Il s'agit d'El-Aurassi, des Zianides (Tlemcen), de Tahat (Tamanrasset) et des Andalouses (Oran). Le MPPI est actuellement à la recherche d'une banque d'affaires qui accompagnera cette opération. Cet établissement financier aura à évaluer et à mettre en place les meilleures conditions d'offre et la formule la plus adéquate pour la cession de ces infrastructures. L'Exécutif a exigé du MPPI des suggestions, à ce propos, avant la fin février. La banque doit être, de ce fait, sélectionnée avant cette échéance. L'ensemble des hôtels, soulignera M. Louanchi, subira à terme une privatisation ou s'ouvrira à un partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers. Cependant, la sauvegarde d'un maximum de postes d'emploi ainsi que la cession au profit des travailleurs sont deux aspects auxquels Gestour accorde beaucoup d'importance. Une chose est certaine, chaque structure disposera très prochainement d'un statut spécifique et d'une classification appropriée d'ici à 2004. Pour mettre en œuvre le programme de privatisation, Gestour a jugé utile de préparer au mieux les hôtels susceptibles d'être cédés. Un projet de rénovation qui a touché un nombre considérable d'infrastructures, a été, dès lors, lancé dans le but de les mettre aux normes internationales. Pour l'hôtel El-Aurassi, un appel d'offres national et international a été lancé récemment. Trois grandes entreprises, en l'occurrence, française, néerlandaise, allemande et chinoise ont soumissionné. L'une de ces firmes sera désignée dans un délai d'un mois pour prendre le marché. La restauration de cette unité se fera, faut-il le préciser, par étages et concernera tous les services à commencer par les chambres, la cuisine... Le Sofitel, qui a atteint 12 ans d'existence a, lui aussi, été rénové. Idem pour le Seybouse, l'Hôtel d'Orient, le Cirta à Constantine, le Grand-Hôtel d'Oran et les Zianides de Tlemcen qui sont actuellement en pleine opération. “La réhabilitation, c'est aussi le recyclage du personnel”, affirmera encore notre interlocuteur. La réhabilitation des stations thermales, un créneau qui commence à reprendre sa place dans le secteur du tourisme, se poursuit encore à travers tout le territoire national. Le thermalisme sera, d'ailleurs, le thème d'un séminaire national qu'organisera Gestour vers la fin du mois de mai prochain. Cette rencontre débouchera ensuite sur un colloque international en septembre. Le tourisme au Sud constitue également l'autre intérêt de la SGP qui s'atelle à améliorer davantage les conditions d'accueil au sein des structures hôtelières implantées au Sahara. Y aurait-il chevauchement de prérogatives entre le MPPI et la Gestour dans la réalisation des projets tracés ? Les activités des deux institutions, expliquera M. Louanchi, sont, bien au contraire, complémentaires. Reste à savoir, maintenant, quand est-ce que ce programme de privatisation sera lancé. B. K.