Le premier argentier du pays a soutenu que la loi de finances sera signée par le Président Bouteflika. “La loi de finances pour 2006 sera signée par le président de la République à temps”, a affirmé le ministre des Finances, invité jeudi dernier du Forum du quotidien El Moudjahid. En d'autres termes, Abdelaziz Bouteflika paraphera le texte dans les délais prévus par la loi. Les propos du grand argentier du pays supposent que la santé du chef de l'Etat s'est améliorée et que son retour au pays interviendra avant la fin de l'année. Le ministre des Finances, encore une fois, est resté muet sur les scandales qui ont ébranlé la place bancaire, en dépit de l'insistance des journalistes. Ne voulant pas s'appesantir sur la question, le grand argentier du pays souligne tout de même le caractère “très lourd, de trois scandales”. Quant au montant du préjudice causé aux banques touchées par les scandales, “ne comptez pas” sur le ministre des Finances, qui préside l'Assemblée générale des banques, pour le révéler. M. Medelci s'est contenté de dire que “les chiffres des détournements ne sont pas très loin de ce que la presse nationale avait rapporté”. Les détournements cumulés de la BNA et de la Badr sont estimés par la presse à 4 000 milliards de centimes. Certaines sources parlent de 6 000 milliards de centimes. Le ministre des Finances, même s'il n'a pas voulu trop s'attarder sur ces scandales, précise que “les occulter serait irresponsable”. Les banques, souligne-t-il, “traversent une phase difficile”. 2006, dira M. Medelci, sera “un virage important”, en espérant que “les progrès enregistrés soient mis en lumière”. Le ministre des Finances soutient que “les banques et le marché financier vont commencer à bouger dans le bon sens”. Les réformes engagées, ouverture du capital du CPA et bientôt de la BDL, réorganisation de la gouvernance dans les banques, sont autant de mesures qui, du point de vue du grand argentier du pays, vont renforcer la transparence. Tout en rendant “hommage aux banquiers qui traversent, actuellement, une zone de turbulence”, le ministre des Finances avertit qu'il n'est pas question “de protéger ceux qui confondent le porte-monnaie avec celui de la banque”. M. Mourad Medelci s'est plutôt attardé sur la loi de finances 2006 et les dispositions introduites dans le texte, à même d'encourager les entreprises. La croissance économique de l'Algérie, hors secteur des hydrocarbures, se confirme, tirée par BTP, l'agriculture et les services. Le produit intérieur brut est passé de 2 482 milliards de DA en 2000 à 3 739 milliards DA en 2004. “Il sera plus important en 2005”, ajoute le ministre. Le grand argentier du pays reconnaît, qu'à l'origine de ces performances, “il y a essentiellement l'augmentation des prix du pétrole qui a engendré une fiscalité pétrolière plus importante permettant au gouvernement de lancer de grands projets d'infrastructures et donc relancer les secteurs du BTP”. L'embellie financière qui en a résulté se traduit par des réserves de 55 milliards de dollars et un solde du Fonds de régulation des recettes estimé par M. Medelci à 1 655 milliards de dinars, 21 milliards de dollars environ. Les crédits à l'économie, soutient le grand argentier du pays, “ont sensiblement augmenté”. Ils sont estimés à 1 600 milliards de DA en 2004. Le privé a reçu 50% des financements, alors que la part n'était que de 20% il y a quatre années. Le ministre des Finances reconnaît que le commerce extérieur occupe la part du lion. Dans la foulée, M. Medelci annonce la mise en œuvre d'une ligne de crédit à moyen et à long terme, de l'ordre de 100 milliards de DA , dès cette année, par le Trésor public, à la disposition des banques publiques. “Elle sera renouvelée dès son épuisement”, souligne-t-il. En outre, les banques verront leur capacité d'intervention renforcée. Le relèvement récent de 30 milliards de DA des fonds propres des banques publiques permettra “une offre supplémentaire de crédits de l'ordre de 400 milliards de DA”. Toujours en matière d'annonce, le ministre souligne “qu'un dispositif visant la bonification des taux d'intérêt bancaires à travers plusieurs régions du pays sera discuté dans quelques jours au niveau du Conseil de gouvernement”. Meziane rabhi